Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 1485 4. T EMPS DE POSE . Entre une heure et demie et trois heures sont nécessaires pour provoquer l’insolubili- sation du bitume sous le soleil direct. Dans une chambre photographique munie d’un objectif d’ouverture f/4 (comme ceux employés par Niépce), le temps de pose est de plu- sieurs jours pour un paysage en plein soleil 1 , soit une sensibilité de quelque 10-6 ISO. On comprend qu’un temps de pose aussi long ait été un handicap pour la pratique de ce pro- cédé qui n’a été employé que par l’inventeur lui même pour faire des photographies. En revanche, la production d’images par tirage-contact de clichés sur papier rendu translucide par vernissage est beaucoup plus aisée. 5. D ÉPOUILLEMENT DE L ’ IMAGE . Placer la plaque dans une cuvette en pyrex, en porcelaine ou du type bain-photo. Verser dessus de l’essence de lavande diluée six à dix fois dans du pétrole blanc (pétrole lampant). Notons qu’au lieu de ce mélange indiqué par Niépce, on peut prendre comme dissolvant de l’essence de térébenthine du commerce. Le temps du début d’apparition de l’image peut varier entre vingt secondes et une minute suivant le degré d’insolubilisation du bitume. Il faut ensuite attendre que le dépouillement s’effectue en ayant soin de l’interrompre avant que l’image n’apparaisse complètement (seule la pratique permet d’arrêter au bon moment). 6. R INÇAGE ET SÉCHAGE . La plaque étant sortie du bain, on la rince à l’eau courante (débit peu important), en ayant soin de faire aller le plus rapidement possible le jet sur toutes les parties de l’hélio- graphie pour éliminer le vernis gonflé d’essence qui adhère encore faiblement à la plaque. On rince une dernière fois à l’eau distillée afin qu’au séchage les gouttes d’eau ne laissent pas de trace. On laisse ensuite sécher. Si après le séchage l’image apparaît trop faible, on peut recommencer à nouveau les opérations 4 et 5. On obtient alors l’image au bitume. La photographie ci-dessous montre une image au bitume obtenue avec une chambre obscure munie d’un objectif d’ouverture f/4 analogue aux lentilles les plus lumineuses uti- 1. J.L. Marignier, in NAT. t. 346 (1990), p. 115 : « Historical light on photography ». App. XXV Cliché Jean-Louis Marignier.

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