Niépce correspondance et papiers

1486 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS lisées par Niépce. Le diamètre de cette image est de 8 cm. Le temps de pose est de quatre jours en plein soleil. La ligne sombre qui barre l’image en haut à droite est la trace du soleil qui se levait chaque matin pendant la pose. Avec un bitume vieilli, une telle image peut être obtenue en une journée et demi (v. paragr D § 5). C. EXPLOITATION DES IMAGES AU BITUME 1. I MAGES GRAVÉES DANS LE MÉTAL . Cette méthode mise au point par Niépce à partir de 1823-1824, consistait à plonger l’image au bitume dans un bain d’acide afin de graver le support aux endroits non proté- gés par le vernis, correspondant aux noirs de l’image. Ce traitement s’est avéré fructueux pour la reproduction de dessins au trait. Niépce grava aussi bien du cuivre que de l’étain. Le cuivre permet d’obtenir des gravures très fines, ce qui n’est pas le cas de l’étain, plus mou, qui par ailleurs ne supporte pas de nombreux passages sous la presse d’imprimerie. Conditions spécifiques aux dessins gravés. Il est préférable de préparer un vernis assez épais de couleur brune qui sera exposé en contact sous la gravure. Le vernis épais protégera plus efficacement la plaque de l’acide qu’un vernis fin. L’encre de la gra- vure à reproduire étant parfaitement opaque à la lumière, on peut avantageusement se per- mettre de surexposer l’image. En effet, le bitume ne sera pas transformé sous les traits du dessin alors qu’il sera devenu totalement insoluble en dehors. Pour ce qui est du dépouille- ment, on pourra s’aider d’un tampon de coton fixé au bout d’un bâtonnet de manière à bien nettoyer le bitume soluble aux endroits des traits du dessin et ainsi obtenir le métal bien à nu. De cette façon, l’acide pourra être directement en contact avec le métal qui sera attaqué très efficacement. L’image au bitume étant obtenue sur le métal, il est nécessaire de protéger le dos ainsi que les bords de la plaque afin qu’ils ne soient pas attaqués par l’acide. A l’époque de Niépce, les graveurs à l’eau-forte enduisaient le dos et les bords avec un vernis au bitume de Judée. Le même résultat peut-être obtenu plus aisément en recouvrant les parties à pro- téger avec un film plastique adhésif. Il existe plusieurs formules de mordant pour la gravure (on peut les trouver dans les manuels de gravure à l’eau-forte). L’eau-forte désigne l’acide nitrique mais celui-ci grave le métal de façon anisotrope, c’est-à-dire dans toutes les directions, ce qui produit un élargis- sement des traits. Notre préférence va au mordant hollandais dont la composition est la suivante : acide chlorhydrique pur : 100 g ; chlorate de potassium : 20 g ; eau : 880 g. Cette composition a l’avantage de graver le métal dans une direction perpendiculaire à la surface et de respecter la finesse des traits à creuser. Il est nécessaire de se placer dans un local par- faitement ventilé pour se prévenir des effets nocifs des vapeurs acides. La plaque est plongée dans la solution qui devient progressivement bleue au fur et à mesure qu’il se forme du chlorure de cuivre. Lorsqu’on juge l’attaque suffisante, on ôte la plaque du bain acide et on la rince à l’eau. Après séchage, on retire les films plastiques adhésifs avant de procéder à l’élimination totale du vernis. Pour cela, Niépce plongeait la plaque dans de l’alcool. Celui-ci opère une sorte de décapage du vernis qui se décolle alors du support. On arrive plus facilement au même résultat en nettoyant la plaque avec un dis- solvant du bitume (essence de térébenthine, par exemple). La plaque portant le dessin gravé peut-être ensuite utilisée en imprimerie. Appendice

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