Niépce correspondance et papiers
1488 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 3. I MAGES POSITIVES OBTENUES PAR INVERSION À L ’ IODE . Rappelons le principe. Une fois l’image dépouillée, le film de bitume sur argent est sou- mis à des vapeurs d’iode. Celles-ci, en traversant plus ou moins aisément le film de bitume en fonction de son épaisseur, attaquent plus ou moins la plaque d’argent. Il en résulte un dépôt d’iodure d’argent d’autant plus important que le film de bitume est mince. Après avoir éliminé le vernis, ce traitement a pour effet de laisser sur la plaque une image positive en iodure d’argent jaune sur le métal brillant. Sous l’action de la lumière, cet iodure d’argent se transforme en fines particules d’argent noir et l’image devient un positif en noir et blanc. Ainsi que nous avons pu le redécouvrir, ces images présentent toutes les caractéristiques de finesse et de rendu des demi-teintes de nos épreuves actuelles en noir et blanc. Les mesures de résolution que nous avons effectuées ont montré que le bitume permet de séparer 102 lignes par millimètre, ce qui correspond à une excellente définition. Conditions spécifiques aux images obtenues par inversion à l’iode. Pour obtenir ce type d’image, il est nécessaire qu’après dépouillement, aucune partie du métal n’apparaisse à nu, ainsi que l’a indiqué l’inventeur. De plus, le vernis étendu sur la plaque de cuivre argenté doit être suffisamment épais ou concentré (séchage 20 mn à 90° C) pour reproduire toutes les nuances de l’image. Il faut ensuite le surexposer. En d’autres termes et selon l’un des grands principes de la photographie, on pourrait dire qu’il faut « poser pour les ombres », puisqu’il faut que celles-ci impressionnent suffisamment le vernis afin qu’il ne soit plus totalement soluble. Le temps de pose est alors assez long, c’est-à-dire de plusieurs jours avec une chambre obscure. Il faut : – une boîte en bois ouverte sur le dessus qui permette de placer la plaque verticale- ment sur un côté ; – quelques cristaux d’iode. On met les cristaux d’iode dans la boîte, à l’opposé du côté où est disposée la plaque 1 . On place une vitre sur la boîte. Le temps d’exposition à l’iode dépend de l’épaisseur du ver- nis, de son degré de polymérisation et du contraste que l’on veut donner à l’image finale. A titre d’exemple, dans une boîte de 150 x 150 x 150 mm, une héliographie de 90 x 120 mm Appendice 1. Les vapeurs d’iode sont extrêmement nocives. Il faut impérativement effectuer ce traitement dans un lieu bien ventilé (soit en plein air, soit sous une hotte aspirante) Cliché Jean-Louis Marignier.
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