Niépce correspondance et papiers
1490 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS bitume dans le dissolvant. Plus ce temps est long, plus le bitume est transformé et moins il se laisse pénétrer par les vapeurs d’iode. En conséquence, il est alors nécessaire d’allonger le temps d’exposition à l’iode. Avant de procéder à l’iodage, on peut protéger les bords de l’image avec du ruban adhésif (comme dans le cas de la gravure à l’acide) de manière à garder un encadrement de métal brillant intact autour de l’image. Au lieu d’attendre le noircissement dans la boîte à iode tel que le décrit Niépce, on obtient un meilleur contrôle de l’iodage en opérant en lumière inactinique dans la boîte. L’iodure d’argent qui se forme sur la plaque est peu sensible à la lumière d’une lampe tung- stène. La lampe qui sert à la régulation de la température est donc inactive. La plaque est ensuite ôtée de la boîte et plongée dans un bain d’alcool ou, mieux encore, dans de l’essence de térébenthine. On la laisse pendant quelques minutes après avoir pris soin de recouvrir le bain pour protéger la plaque de la lumière. On nettoie la plaque au moyen d’un coton. On la rince à l’alcool puis à l’eau et on la sèche. Ce n’est qu’arrivé à ce stade des opérations que l’on peut exposer la plaque à la lumière du soleil. Lorsqu’on ne dispose pas du plein soleil, ce processus peut être long. Il est alors possible de l’accélérer en plaçant la plaque devant une lampe à rayons ultraviolets On assiste au noircissement progressif des zones de la plaque recouvertes d’iodure d’argent. De cette façon, le noircissement peut être assez bien maîtrisé. L’image finale doit être conservée à l’abri de l’air pour éviter l’oxydation de la plaque d’argent. Le tour de main et l’expérience étant très importants, l’apprenti hélio- graphe ne doit pas craindre les nombreux essais et échecs qui conduisent à la réussite. D. PROPRIETES DES VERNIS AU BITUME La sensibilité apparente du vernis est fonction d’un grand nombre de facteurs. Il y a bien évidemment la sensibilité spectrale, mais aussi la concentration de la solution en bitume, le chauffage pour accélérer la dissolution, l’épaisseur du vernis, le temps de séchage, le vieillissement de la solution et enfin le pouvoir réfléchissant du support. 1. S ENSIBILITÉ SPECTRALE DU VERNIS . Toutes les longueurs d’onde absorbées ne sont pas efficaces pour provoquer la trans- formation du bitume. Si on soumet au rayonnement solaire un vernis sur lequel sont dis- posés des filtres colorés, il s’avère que les longueurs d’onde supérieures à 470 nm ne pro- duisent aucun effet et que la sensibilité est à peu près constante entre 300 et 450 nm. Le phénomène de réticulation est donc essentiellement provoqué par le violet et l’ultraviolet. Notons que du point de vue spectral, le bitume n’a rien à envier aux émulsions photogra- phiques à base de sels d’argent qui ne sont sensibles qu’au-dessous de 400 nm tant qu’elles ne sont pas chromatisées par addition de composés sensibilisateurs. Rappelons que, quel que soit l’emploi du vernis au bitume, en chambre noire ou pour tirage-contact, le verre des lentilles de l’objectif ou celui de la vitre du châssis filtrent les rayons ultraviolets au-des- sous d’environ 300 nm. 2. É PAISSEUR DU VERNIS . Dans sa notice, Niépce indique que le vernis doit être le plus mince possible et qu’il doit avoir une consistance assez importante. Appendice
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