Niépce correspondance et papiers

1492 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Ainsi la fraction soluble dans l’isopentane s’est révélée totalement insensible à la lumière tandis que celle soluble dans l’heptane présente une photosensibilité qui est tou- tefois insuffisante pour que la réticulation photo-induite permette l’insolubilisation des parties exposées. L’image visible dans le bain de dépouillement se dissout complètement en quelques secondes. Toutes les fractions solubles étudiées présentent un point de fusion assez bas qui empêche parfois de sécher complètement le film de bitume. Leurs solutions dans l’essence de lavande présentent une consistance huileuse qui rend l’enduction plus difficile. En revanche, les asphaltènes insolubles dans les différents alcanes donnent lieu à des émulsions très visqueuses et difficiles à étendre uniformément. Les films préparés à partir de ces fractions s’avèrent sensibles à la fois à la lumière et à la chaleur. Par comparaison avec les performances de la fraction soluble dans l’heptane, la durée de séchage doit être divisée par deux et le temps de pose est réduit d’un facteur 4. Par ailleurs, les images pré- sentent un voile impossible à éliminer qui témoigne d’un début de réticulation du film avant exposition à la lumière. 5. V IEILLISSEMENT DE LA SOLUTION DE BITUME . A partir de ces résultats, il devient possible d’expliquer les phénomènes qui président au vieillissement des émulsions préparées, en mettant en contact l’essence de lavande avec un excès de bitume en poudre. L’évolution au cours du temps provient de la variation de la vitesse de mise en solution des différents composants du bitume. Ceux qui passent le plus rapidement en solution sont les moins sensibles à la lumière tandis que les plus sensibles se dissolvent beaucoup plus lentement. On peut penser que ce sont les plus petites molé- cules qui se trouvent le plus rapidement en phase solvant tandis que les plus grosses, qui ont tendance à se structurer en micelles, demandent un temps plus long. En ce qui concerne la fluidité de l’émulsion à étendre, il apparaît que la concentration nécessaire d’asphaltènes pour l’obtention d’images stables, conduit à une viscosité trop importante pour permettre un bon étalement sur le support. Il serait donc nécessaire d’ajouter un fluidifiant. Par ailleurs, les composés qui constituent la fraction soluble pré- sentent un caractère huileux qui, lorsqu’on les ajoutent aux asphaltènes, donnent des émulsions dont la fluidité peut être ajustée en fonction des proportions du mélange, pour que l’étendage sur le support soit compatible avec l’obtention de films fins et uniformes. 6. I NFLUENCE DES DIFFÉRENTS PARAMÈTRES DE PRÉPARATION DE LA SOLUTION SUR LA QUA - LITÉ DE L ’ IMAGE FINALE . Nos préparations ont été réalisées, soit avec le bitume en poudre commercialisé par la société Prolabo, soit avec celui extrait du calcaire bitumineux des mines de l’Ain. Les dif- férents paramètres auxquels nous nous sommes intéressés sont : la concentration, l’agita- tion, le chauffage, le vieillissement de l’émulsion. D’autres paramètres tels que l’épaisseur du film déposé et la température de séchage, sont inclus dans le tableau ci-dessous. Les observations que nous avons effectuées concernent l’aspect de l’image finale, c’est-à-dire : – le contraste ou écart d’intensité entre la zone la plus sombre et la zone la plus claire ; – le voile, c’est-à-dire ici la transparence de la fraction de vernis insoluble en absence de lumière (zone sombre de l’image originale) après dépouillement ; – le temps de pose et l’adhérence du film sur le support, deux facteurs importants de l’obtention des images. Appendice

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