Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 293 d’un soufflet, de manière qu’en pressant ce soufflet, on en chasse à volonté une masse d’air dans l’intérieur du récipient ; qu’enfin sur la longueur de ce tube com- prise entre la tuyère et le récipient, on pratique deux petites ouvertures, l’une plus proche de la tuyère, pour recevoir une matière extrêmement combustible pulvérisée, l’autre plus proche du réci- pient pour recevoir la flamme d’une petite lampe ou d’une mèche, alors si l’on ferme ces petites ouvertures par des soupapes, de manière qu’il n’y ait aucune communi- cation entre l’air extérieur et l’intérieur de l’appareil, et qu’on presse le soufflet, il est évident que l’air qui en sera chassé avec force, emportera le combustible qui a été placé sur son chemin et le lancera dans le récipient à travers la flamme placée à la seconde ouverture du tube ; en passant par cette flamme, le combustible s’allume- ra, il arrivera sous le récipient dans cet état d’ignition, y sera disséminé par le mouvement qui lui a été imprimé, dilatera subitement et simultanément toutes les parties de l’air atmosphérique compris dans la capacité du récipient et produira l’explosion dont nous avons parlé. «C’est à cela que se réduit en effet le mécanisme imaginé par MM. Nieps. C’est l’explosion elle-même qui remonte à chaque battement la machine, c’est à dire qui la ramène à sa première position, mesure la charge du combustible pour le coup qui doit suivre, arme le soufflet, fait entrer la flamme dans le tube, ferme les soupapes et lâche les détentes. Quoique les détails 1 de tout ce qu’ont imaginé les auteurs pour remplir les différens objets soit très intéressant, il est inutile pour l’intelligence du principe. Comme d’ail- leurs l’appareil de MM. Nieps n’est qu’un essai qu’ils espèrent perfectionner, nous nous bornerons à quelques remarques sur les principaux points de ce mécanisme, en observant que les auteurs l’ont eux- mêmes réduit à ses plus simples termes dans une espèce d’éprouvette où l’opéra- tion des mains supplée aux détails dont nous avons fait mention ci-dessus, en lais- sant subsister en entier l’action de la force mouvante 2 . «La plus grande difficulté est de renouveler l’air dans le récipient à chaque pulsation. Pour remplir cet objet, les auteurs y ménagent un grand nombre d’ouvertures à soupapes pour laisser aller l’air échauffé aussitôt que le battement est fait, et ils l’expulsent // au moyen d’un diaphragme 3 qui se meut par le jeu même de la machine et qui, en parcourant le récipient dans toute sa longueur, chasse l’air vicié pour donner accès à une nou- velle partie d’air atmosphérique. «Si cet air de l’intérieur du récipient n’étoit ainsi soigneusement renouvelé à chaque pulsation, l’opération ne réussiroit pas : il faut pour son succès que l’oxigène s’y trouve en quantité suffisante, afin que la flamme, en arrivant dans le récipient, atteigne en un instant toutes les parties de cet oxigène disséminé, et dilate, en le consumant, les parties adjacentes des gaz non respirables qui se trouvent mêlées avec lui. C’est par là qu’une raréfaction si prompte a lieu, ce qui fait que la machine cesse d’aller, lorsque l’air vital de la chambre est presque tout absorbé, ou que l’air ambiant se trouve altéré par la respi- ration d’un trop grand nombre de per- ment elliptique, pouvait prêter à confusion. D’ailleurs, moins d’un mois plus tard, la presse ne manquera pas de tomber dans l’erreur (v. 193n). 1. Lire le détail. 2. On pourrait penser que cette « espèce d’éprouvette » désignait un engin distinct de la machine décrite plus loin. En réalité, ce n’était pas le cas (v. 352). 3. Pièce que les Niépce, eux, appelaient « piston ou ventilateur » (v. 185 mémoire § 10 art. 23). 192 1804 1815
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