Niépce correspondance et papiers
296 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS pompes à feu sans consumer autant de combustible. Pour se faire une idée de la manière dont ils produisent et font agir la dilata- tion subite de l’air, qu’on se figure un réci- pient de cuivre attaché fortement à une table horizontale. A l’une des parois est adapté un tube par lequel on fait passer une masse d’air dans le récipient. Sur son chemin, cet air rencontre quelques grains de matières combustibles qu’il projette sur une flamme où elle entre en ignition. La matière embrâsée pénétrant dans le réci- piant, en dilate l’air avec une grande force, qui s’exerce contre les parois, pousse en avant un piston qui glisse dans un second tube adapté à l’une des parois 1 . Ce piston chasse devant lui une colonne d’eau ou tout autre corps qu’on expose à son action ; après quoi ce piston reprend de lui même sa premiere place, et toute la machi- ne revenant à sa premiere disposition, se trouve prête à jouer de nouveau. Tous ces effets s’executent en 5’’ de tems. Dans une expérience faite par les auteurs, un bateau chargé de 9 quintaux 2 et présentant à l’effort de l’eau une proue de 63 décimetres carrés (6 pieds carrés), a remonté la Saône avec une vitesse double de celle du courant. Dans une autre experience faite par les commissaires 3 , la pression exercée sur un piston de 22 centimetres (3 pouces car- rés), a fait equilibre à un poids de 57 kilo- grammes, la capacité intérieure était de 418 centimetres cubes (21pouces), et la consommation du combustible n’a été que de 32 centigrammes (6 grains.) Les auteurs se proposent de perfec- tionner leur premiers essais ; mais même dans l’état actuel les secousses violentes de la machine, l’ébranlement qu’elle commu- nique aux corps sur lesquels elle repose, enfin la vivacité des mouvemens ne permet pas de douter de l’intensité et de l’impétuo- sité de ce nouveau principe moteur ; et l’on peut en attendre les résultats les plus heu- reux, lorsque par des expériences réitérées on sera parvenu à leur 4 donner toute l’énergie dont il est susceptible. Tel est l’avis des commissaires, et la classe a déci- dé que leur rapport serait en entier inséré dans la partie historique de ses mémoires, pour conserver le souvenir et la date d’un premier essai qui peut devenir extrême- ment intéressant par ses résultats phy- siques et économiques. [...] 194 Copie (A.S.R.) 5 Janvier 1807. Claude Niépce copie l’article du Moniteur. Extrait du Moniteur du 10 janvier. 1807. son mécanisme. Æolus faisait évidemment référence au souffle de l’explosion. D’ailleurs tout avait été magnifiquement résumé par ce « Laxatis… furit vulcanus habenis », porté en exergue de leur notice. 1. Erreur : ceci ne désignait nullement le principe du pyréolophore, mais l’appareil susceptible (« si ») d’être raccordé au cylindre. (v. 185 mémoire § 10 art. 23, § 20 art. 39-40 ; 192n). 2. Ce poids, « tout compris », était celui du bateau auquel était fixé le moteur (v. 185 notice). Le rapport de Carnot ne laissait aucun doute sur ce point (v. 192). 3. Tout au contraire, le rapport de Carnot relatait que cette expérience avait été faite par « les auteurs » du moteur eux-mêmes (ib.). 4. Lire lui. Claude lui-même rectifiera cette erreur de frappe dans sa copie (v. 194). 5. Publ. in U (doc. 6). 1804 181581 Du début de l’Empire jusqu’à la fin des Cent jours
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