Niépce correspondance et papiers
342 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 1804 181581 Du début de l’Empire jusqu’à la fin des Cent jours [...] La plante appelée pastel dans le ci-devant Languedoc et guado en Italien, a la racine fibreuse et pivotante, la tige lisse et rameuse, les feuilles unies, larges, d’un beau vert, et les fleurs jaunes, disposées en panicules à sa sommité ; sa graine, de forme ovale et de couleur bleue ou violette, est renfermée dans une silique oblongue, presque plate, et de même cou- leur que la graine. Ces caractères principaux, auxquels il est facile de reconnaître le véritable pastel, ne se retrouvent pas tous dans trois de ses variétés les plus connues. — La première a les feuilles velues et la semence jaune : on lui donne généralement le nom de pastel bâtard, et en Languedoc, celui de bour ou bourdaine. Il est rare qu’elle ne se montre pas, en plus ou moins grande quantité, dans les champs de vrai pastel, où l’on a toujours soin de la détruire. Elle est réputée de qualité inférieure, tant par les fabricans du pastel en coques, que par ceux qui en extraient l’indigo. — Les feuilles de la seconde variété sont lisses et plus larges. On la cultive à Rieti, à Quiers, à Alby &c. pour préparer les coques et pour extraire l’indigo. — Les feuilles de la troisième variété sont noirâtres et étroites. Elle est cultivée dans le département du Calvados sous la dénomination de vouede et sous celle de waid dans le département de la Roer. Toutes les terres ne sont pas également propres à la culture du pastel : il réussit peu dans les terrains légers, secs, et dans ceux qui sont compactes [sic], argileux ou qui retiennent l’hu- midité. Il vient très-bien dans les terres d’une consistance moyenne, grasses et légèrement humides ; il vient encore très bien dans les terres graveleuses, ayant de la profondeur, qui lais- sent à sa racine la faculté de pivoter, et aux parties fibreuses latérales celle de s’étendre. Quelle que soit, au reste, la nature du terrain que l’on se proposera d’employer à sa culture, il faudra le choisir exposé au soleil. Il faudra aussi n’y en semer que rarement deux fois de suite : des récoltes d’une autre espèce donnent au sol le temps de s’imprégner de nouveau de sucs favorables à cette plante. [...] III e PARTIE. ART D’EXTRAIRE L’INDIGO DU PASTEL. ART. I er Du Choix et de la Récolte des feuilles de Pastel. Giobert et Puymaurin ont observé que les feuilles doivent être cueillies pendant l’été, après seize ou vingt jours de végétation : c’est le moment où elles fournissent le plus d’in- digo, et le plus promptement. En automne, lorsque la végétation est moins active, la cueillette doit s’en faire entre le vingtième et le vingt-quatrième jour de végétation. On reconnaît le moment le plus favorable à la cueillette aux signes suivans : 1°. La surface de la feuille est recouverte d’une espèce d’enduit gris-bleuâtre, qu’on peut enlever par le frottement (Giobert.) 2° La feuille donne d’autant plus d’indigo, qu’elle est grasse (Giobert.) 3° Les feuilles provenant du pastel sur lequel on a répandu du plâtre, sont plus riches en indigo (Giobert.) 4°. Les feuilles dont les bords ont commencé à jaunir, doivent être rejetées, de même que celles qui ont des taches de rouille.
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