Niépce correspondance et papiers

1. Constatation qu’on trouve également dans le « plan des opérations que le directeur de la fabrique de l’in- digo-pastel à Florence [vraisemblablement Gaetano Cioni (1760-1851)] se propose de suivre », daté du 23 février 1813 : « Quoiqu’on puisse se passer des précipitans, cependant il paraît que l’eau de chaux déter- mine et sollicite même plus que les autres, la plus facile séparation de l’indigo ». Suit cette note : « Mon opi- nion, et mes expériences ont été confirmées à cet égard par les deux professeurs MM. Colizi et Canali [sans doute Luigi Canali (1759-1841)] qui sur ma demande ont bien voulu s’occuper de quelques expériences dans le mois d’octobre dernier : ils m’annoncent que la chaux n’est pas nécessaire pour la formation de l’in- digo, mais qu’elle est seulement utile en ce qu’elle sollicite, et rend plus complette la séparation de la liqueur qui tient en dissolution » (A.N. F 12 2257). 344 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 1804 181581 Du début de l’Empire jusqu’à la fin des Cent jours temps de décuver. Seize à dix-huit heures suffisent ordinairement pour la macération, lorsque la température de l’eau a été de seize à dix-huit degrés. La macération est d’autant plus longue, que la température est plus basse ; mais il serait dangereux de l’élever au dessus de seize ou dix-huit degrés, parce qu’alors il y aurait fermentation et décomposition d’indigo. Au reste, il vaut mieux décuver plutôt [sic] que plus tard, attendu que, si la fermenta- tion putride venait à s’établir, elle détruirait l’indigo. Il paraît même qu’une plus longue macération mêle à l’indigo des matières étrangères qui en altèrent la qualité. Si la fermentation va jusqu’à produire de l’ammoniaque, tout l’indigo est détruit. [...] ART. III. De la manière de dégager l’Indigo dissous dans l’eau. Nous avons vu que, pour dissoudre l’indigo contenu dans les feuilles du pastel, il suf- fisait de verser sur ces feuilles de l’eau chauffée à différens degrés, ou de faire macérer les feuilles dans l’eau à une température de seize à dix-huit degrés. On peut dégager ou précipiter l’indigo de cette dissolution, de deux manières : 1° en lui présentant directement l’oxygène, qui, en se combinant avec lui, forme un composé insoluble dans l’eau, et ramène l’indigo de la plante à l’état de l’indigo du commerce. Mais cette combinaison ne peut être ni prompte ni facile, attendu qu’il s’agit de pré- senter l’air à toutes les molécules d’indigo dissoutes dans le liquide. On ne peut y parvenir que par un battage prolongé. 2° En combinant l’indigo dissous dans l’eau avec une base très-divisée qui s’empare de toutes les molécules, et forme avec elles un composé qui se précipite ; c’est ce que fait l’eau de chaux. Ainsi, en versant à-peu-près un cinquième en volume d’eau de chaux sur l’eau qui tient l’indigo en dissolution, le mélange prend une belle couleur verte ; et on précipite ce nouveau composé de chaux et d’indigo, par un léger battage qu’on opère à l’aide d’une poi- gnée de baguettes, d’un balai, ou de tout autre corps capable d’introduire de l’air dans la liqueur. L’écume qui se forme pendant le battage devient bleue, et l’intensité de sa couleur fait déjà présumer quelle sera la qualité de l’indigo. [...] Nous devons à M. Giobert un fait extrêmement curieux, et d’une heureuse application à l’opération du battage. Il observe que la précipitation de l’indigo est favorisée, 1° par la chaux 1 , 2° par la température élevée de la liqueur : en effet, la précipitation, ou le grainage de l’indigo, devient plus aisée lorsqu’on y a mêlé de l’eau de chaux ; mais elle est néanmoins presque impossible, si la température de la liqueur est de dix degrés ou au-dessous de celle de l’atmosphère. Cette même liqueur, portée à vingt ou vingt-deux degrés, précipitera aisément

RkJQdWJsaXNoZXIy NDY2MA==