Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 35 chère mere, un fils qui ne s’est rendu coupable que pour avoir suivi trop vite les sentimens de la nature, je parle de la tendresse fraternelle 1 . Agréez, je vous prie, les sentimens res- pectueux de reconnoissance et d’attachement avec les quels j’ai l’honneur d’être, .Ma très chere mere, Votre très humble tres obeissant serviteur et fils N e . Niepce. .P.S m . Vous voudrez bien, ma très chere mere, nous mander l’argent que vous avez e[u] la bonté de bonté de nous faire passer par le canal du pere La Tour 2 ou par une voie etran- gere, avec les époques, nous le Conseil ou plutôt le P. Duplex desireroit le savoir, nous l’en instruirions. Mes deux freres ont l’honneur de vous assurer de leurs respects. Mille choses tendres et respectueuses à toutes les personnes qui nous sont cheres. .A Madame Madame Niepce Douairière, à son hôtel Rue de l’Oratoire à Chalons sur Saône, .A Châlons sur Saône. 25 Lettre (A.S.R.) 3 Angers, début 1788. Bernard Niépce à sa mère. Ma très chère mère, Persuadés comme nous le sommes de votre tendresse pour nous, et du desir sincere que vous nous avez témoigné tant de fois de nous voir aussi heureux quil est possible de l’etre dans ce monde ; encouragés par la douce esperance que vous nous avez faite conce- voir par plusieurs de vos lettres, que vous ne vous opposeriez jamais à ce que nous vous fissions part des projets qui tendent à nous procurer un sort honnête et tranquille, surtout quand vos interets ni les nôtres n’en seroient point lézés, et que deplus vous avez bien voulu nous promettre d’agréer nos vœux et nos sollicitations en pareilles circonstances 4 ; nous osons donc espérer que vous daignerez avoir pour agréable la proposition que nous avons concertée ensemble, et que nous avons attenduë jusqu’a present pour vous commu- 1. Madame Niépce avait-elle désapprouvé l’intervention de Bernard en faveur de Nicéphore ? De nombreux documents témoignent de l’attachement profond qu’éprouvaient les frères Niépce les uns pour les autres. 2. Nous avons dit ce qu’il faut penser des relations qu’entretenaient les Niépce et les oratoriens de Chalon (v. 12n). Sans doute serait-il plus juste de parler d’amitié (v. 175). 3. Publ. in U (doc. 3). Document non daté que son contenu permet de rapprocher, à quelques semaines près, des deux précédents. Cette lettre date de la fin du mois janvier ou du mois de février 1788. 4. L’insistance et la précision avec lesquelles Bernard rappelait à sa mère ses propres promesses quant à son avenir et celui de ses frères, montre combien ces derniers craignaient qu’elle ne se trouvât contrainte de revenir sur sa parole, en l’occurrence qu’elle cherchât à convaincre les deux cadets d’y réfléchir à deux fois avant de quitter l’Oratoire, hantée qu’elle était par la crainte de léser les intérêts familiaux. Intérêts déjà menacés puisque, répétons-le, la succession de son mari était grevée de « dettes considérables ». 24 1761 1792

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