Niépce correspondance et papiers

1. Documents qui ne nous sont pas parvenus, sans doute postérieurs à la lettre que Nicéphore écrivit à sa mère le 19 janvier 1788. Ces projets sont vraisemblablement ceux qu’il annonçait en écrivant : « Nous voilà réunis ; et cette réunion contribuera autant à notre bonheur qu’au vôtre ; puisque par une communication réciproque d’idées et de moyens nous pèserons de sang froid nos vrais intérêts et nous donnerons de la stabilité à nos dernières résolutions » (v. 24). 2. Dans cette alternative, la priorité accordée à l’état ecclésiastique n’était pas le fruit du hasard. C’était bien la « façon de penser » de Madame Niépce à l’avenir des deux cadets ; sans doute moins par idéal que par nécessité économique. 3. On l’a vu, Bernard avait entrepris ses études de droit à la rentrée de l’année universitaire 1787-1788 (v. 21). 4. V. 35. 5. L’interdiction du R.P. Roy, supérieur du collège d’Angers, visait-elle avant tout à retenir Bernard au collège, où ses fonctions de professeur étaient supposées l’occuper à plein temps ? En tant que responsables des futurs prêtres que constituaient, dans la grande majorité des cas, les confrères enseignants, les supérieurs des collèges n’étaient guère enclins à les encourager dans une autre voie. 6. Abandonner le projet d’une carrière ecclésiastique. 7. Argument habile. Dès son retour à Chalon, en 1792, Bernard soutiendra effectivement sa mère dans sa ges- tion des affaires familiales (v. 74, 76, 81). 36 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS niquer. Mes freres ayant eu l’honneur de vous exposer leurs projets 1 , ils m’ont cédé la plume pour avoir celui de vous proposer le mien. Je vois bien, ma très chère mère, que plus j’examine tous les différents états de la vie, et plus je les combine avec votre façon de penser et la mienne, avec l’education que nous avons reçue, avec letat où il a plu à la divine providence de nous faire naitre, il n’y en a [point] que deux qui puissent me convenir, cest à dire letat ecclesiastique et le barreau 2 ; depuis l’année derniere j’ai encore bien ouvert les yeux sur la nature du premier, j’ai bien vu en y reflechissant murement que cest un tres bel état, qu’on y trouve // de tres grandes ressources de quelque côté qu’on l’envisage, mais ce qui ma toujours éffrayé et fait trem- bler cest la sainteté de cet état, ses engagements et la maniere de vivre qu’il exige, bien dif- ferente de celle de plusieurs ecclesiastiques qui mennent j’en conviens une vie fort agréable ; c’est cette consideration qui m’a engagé l’année dernière, peut etre un peu trop precipitamment, à nepas me lier et à repousser encore lexecution de ce projet jusqua ce que je me sentisse une vocation libre et dégagée de toute inquietude ; mais comme je vois tou- jours la chose avec les memes craintes et les mêmes appréhensions, je crois qu’il est plus prudent de prendre un parti qui en tranquillisant ma conscience, me mettra à meme d’exer- cer un état honnete et utile à la societé. Je vous prie donc ma très chere mere de me per- mettre d’achever mon droit dans une université 3 ; ce n’est plus l’affaire que de deux ans des lors que je puis porter partout les inscriptions que j’ai prises cette année 4 ; je pourrais alors suivre librement et exactement toutes les leçons publiques, et me livrer tout entier à ce genre d’étude que je ne puis actuellement qu’effleurer très superficiellement vu le peu de tems qui me reste et l’impossibilité où je suis dentendre aucune lecon et de recevoir aucun éclaircissement des professeurs, au point que le P. Sup. m’a averti au commence- ment de l’année, comme j’ai déja eu l’honneur de vous le dire, que je ne pouvois pas meme comparoitre aux appels 5 , et que j’aurois été privé de lavantage qui en résulte si je men fusse tenu là, et si je navois obtenu par mes instances au greffier de l’université la permission de signer chez lui. Je vous supplie donc ma très mère, d’avoir ( égard ) à la demande que j’ai lhonneur de vous faire ; le parti que ( je ) n’ai pris ( qu’ ) après l’avoir bien pesé 6 , doit vous paroitre sage et prudent, le motif qui m’y a porté l’est également, puisquil tend à nous unir un jour et à nous soutenir mutuellement 7 ; j’ose espérer ( aussi ) que la conduite et l’œco- nomie que nous avons toujours eues tous les trois depuis que nous sommes éloignés de 1761 1792 Du règne de Louis XV jusqu’à la chute de la monarchie

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