Niépce correspondance et papiers
360 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS un exemplaire de l’arrêté de S. Ex. le ministre les Manufactures et du Commerce, concer- nant les primes à accorder pour l’encouragement de la fabrication de l’indigo-pastel 1 . .Les expériences que nous fîmes il y a deux ans, avaient pour objet de constater l’exac- titude des résultats obtenus jusqu’alors dans les différentes parties de l’Empire. Nous par- vinmes bien à extraire une fécule de bonne qualité, mais en si petite quantité que nous dumes envisager sous un point de vue peu favorable, l’établissement d’une indigoterie dans ce département ou du moins dans la commune que nous habitons 2 . Depuis cette époque, nous nous sommes livrés à des travaux d’une autre nature 3 : quoiqu’ils ne soient point en- core terminés, nous nous proposons, Monsieur le Préfet, de donner suite, dans le cours de la belle saison, à quelques idées sur la fabrication de l’indigo-pastel, qui pourraient contri- buer au perfectionnement de l’art. Nous desirons qu’elles soient utiles et plus dignes, sous ce rapport, de l’intérêt flatteur que vous avez bien voulu prendre à nos premiers succès 4 . 237 Lettre (M.N.N.) 5 Chalon-sur-Saône, 2 mai 1814. Nicéphore à Alexandre Du Bard de Curley. Châlon s. S. le 2 mai 1814 .Nous ne croyions pas, mon cher cousin 6 , que nous serions si tôt dans le cas de recou- rir à l’offre obligeante que vous avez bien voulu nous faire : mais nous sommes plus que 1. V. 234. 2. Saint-Loup-de-Varennes, bien évidemment. Fouque écrira : « La culture du pastel-indigo, – nous racontons de visu – a laissé de nombreuses traces dans ce qui constituait autrefois le beau domaine Niépce, au Gras, commune de Saint-Loup-de-Varennes. Les jardins de la résidence de cette famille, les champs, voire même les fossés de la grande route, sur une étendue de plusieurs kilomètres, renferment des plants de pastel soit par groupes plus ou moins nombreux, soit par plants isolés, et qui se reproduisent naturellement sans cul- ture depuis plus d’un demi-siècle » (V.F. p. 42). 3. S’il fallait en croire Isidore, à cette époque, « la lithographie, vint bientôt faire diversion aux occupations continuelles de M. J.-N. Niépce. […] Sur la fin de 1813, sa pensée investigatrice s’arrêta à l’idée de fixer sur ces mêmes planches la représentation des objets qui leur seraient transmis par la lumière » (I.N. p. 16). Ces quelques lignes ont trompé tous les historiens de la photographie.Il suffit de lire Nicéphore lui-même, pour constater que ce dernier était pleinement engagé dans ses expériences photographiques, sans seulement avoir vu une lithographie (v. 269, 300). Au fil de notre analyse, nous serons souvent amenés à revenir sur ce témoignage d’Isidore, moins surpris par son peu de sa mémoire que par son manque de curiosité, dès lors qu’il fut le détenteur privilégié de l’intégralité de la correspondance et des papiers de son père. 4. Selon Fouque, « Nicéphore Niépce accomplit la promesse qu’il avait faite au préfet ; il se livra à la culture du pastel et la fabrication de l’indigo pendant l’année 1813 et les années suivantes [...] » (VF. p. 42). Rien ne per- met de le croire. En dépit de la politesse de la formule, il nous semble au contraire assez évident que les deux frères n’étaient guère disposés à s’y remettre. 5. Publ. in T.P. p. 6. 6. Nous avons fait allusion à lui dès le début de notre travail (v. 1n). Alexandre-Anne Du Bard de Curley, était né à Beaune le 22 mai 1766. Si l’on en croit les souvenirs familiaux, « Alexandre se destinait à la marine militaire. Sur les instances de sa mère [Etienne-Françoise Barault, cousine germaine de la mère de Nicéphore] il fit son droit, fut reçu avocat et allait succéder au Parlement de Bourgogne, à M. Lorenchet de Montjamon, lorsque la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, vint changer le cours de ses idées. Il n’était pas partisan de l’émigra- tion, mais il ne put refuser d’accompagner sa mère. Il partit donc avec elle et avec son cousin, le baron de Meursault, en mai 1791. Ils se fixèrent au village de Saint-Aubin, dans la principauté de Neufchâtel, en Suisse [...]. Alexandre et sa mère restèrent à Saint-Aubin jusqu’en 1796. Françoise y mourut le 30 octobre [...]. Françoise avait été mise avec ses deux premiers fils [Philibert-Jean et Louis François Henri] sur la liste offi- 1804 181581 Du début de l’Empire jusqu’à la fin des Cent jours
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