Niépce correspondance et papiers
364 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS balancelle* mahonaise le général Méguin 1 , capturée et conduite à Toulon. .Il a passé en l’an 12. sur la corvette la Fauvette, commandée par M r . Voisin, capitai- ne de frégate ; et a pris part devant Monaco, à un engagement avec la goëlette anglaise l’Eniza, également capturée & conduite à Toulon. .Placé en l’an 13. en qualité de pilotin, sur la fregate la Syrène commandée par le capi- taine de fregate Chabert ; il s’est trouvé à un combat, devant Toulon, avec la fregate le Rhin, contre deux vaisseaux anglais. .Partie la même année, de Toulon, pour la Martinique, avec l’escadre combinée sous les ordres du vice-amiral Villeneuve 2 , la Syrène relâche à Cadix où se fait la jonction avec l’escadre espagnole, et arrive de là à la Martinique. Cette fregate, réunie aux vaisseaux le Pluton & le Vervik, attaque le fort du Diamant. Le Sieur Antoine-Mignon est blessé au ventre à cette attaque qui dure trois jours. Retour en Europe. // .Le 22 juillet 1805. il se trouve au combat sur le cap Finistere 3 , contre l’escadre anglai- se, où deux vaisseaux espagnols le Firme & le S t . Raphaël sont capturés. Départ de Vigo pour le Férol 4 , et jonction avec les vaisseaux français & espagnols qui s’y trouvaient sous le com- mandement du contre-amiral Gourdon 5 . Desarmement, dans la dite rade 6 , de la fregate la Syrène dont l’équipage passe sur les vaisseaux l’Achille et l’Algésiras. Départ pour Cadix. Embarqué sur le dit vaisseau l’Achille, commandé par M r . de Nioport, capitaine de vaisseau, le Sieur Antoine-Mignon se trouve au combat de Trafalgar donné le 21 octobre de la même année 1805. Il y est blessé aux deux jambes dont une cassée, mais entièrement remise aujourd’hui. Obligé de se jetter à la mer parce que le feu avait pris à bord de l’Achille, il reste sur l’eau pendant plus de 8 heures, avec sept de ses camarades dont cinq sont emportés par les vagues. Enfin, extenué de fatigue, perdant tout son sang, et sur le point de succomber à un danger aussi imminent, il est comme par miracle, sauvé par la goë- lette anglaise le Picquelit, avec M r . Quiotte 7 alors enseigne de vaisseau, et membre de la Légion d’Honneur 8 . Le vaisseau le Drédenote le transporte en Angleterre où il est resté 9 ans prisonnier, heureux ! doublement heureux de devoir sa liberté à la chûte du tyran, et au retour si desiré du souverain légitime. .N.B. .Ses deux freres sont entrés au service de terre, à Toulon, dans le 61 me . régiment revenant alors d’Egypte. François est mort au champ d’honneur, et Victor, couvert de bles- sures sert encore en qualité de sergent-major, dans le 53 me . régiment de ligne à Strasbourg./. 1. Battant donc pavillon espagnol. 2. J. B. Silvestre Villeneuve (1763-1806). Il sera fait prisonnier lors de la bataille de Trafalgar. 3. Au nord-ouest de la péninsule ibérique. « Ce cap a donné son nom à deux batailles navales entre les flottes de France et d’Angleterre, livrées en 1748 et 1805, et toutes deux fatales à la France » (M.N.B.). 4. Ferrol. Environ 150 milles marins séparent les deux villes. 5. Antoine-Louis de Gourdon (1765-1833). 6. La baie du Ferrol. 7. Casimir-Maximilien Quiot,né à Alixan le 4 février 1781,s’était engagé dans la marine en 1798.Il dut à sa conduite à Aboukir d’être fait enseigne de vaisseau, le 11 germinal an XI. Fait prisonnier une première fois le 12 décembre 1800, il ne revint d’Angleterre qu’en 1802. Plus tard, après avoir servi sur l’Indomptable et sur la Syrène, il exerça les fonctions de lieutenant sur l’Achille. Il devait mourir de la fièvre jaune, le 9 août 1817 (J.B.D.) 8. Le récit de Brun-Durand confirme celui de Nicéphore. Quiot « se trouvait à bord de ce vaisseau [l’Achille], lors- qu’il fut incendié par les Anglais à Trafalgar, après quatre heures d’un combat acharné, pendant lequel la plu- part des officiers, y compris le commandant, furent tués. Investi par suite du commandement, l’héroïque Quiot cloua son pavillon aux bas mâts du navire, qui était ras comme un ponton lorsqu’il sauta, et fait prisonnier à l’eau, il fut emmené en Angleterre d’où il ne revint qu’en 1809, ayant été nommé lieutenant de vaisseau pen- dant sa captivité (12 juillet 1808) et décoré de la Légion d’Honneur à la création de l’ordre » (J.B.D.). 1804 181581 Du début de l’Empire jusqu’à la fin des Cent jours
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