Niépce correspondance et papiers

380 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Je m’empresserai de t’informer du résultat de l’expérience que je compte faire lorsque nous serons de retour à Saint-Loup [...] 246 Lettre (M.N.N.) 1 Saint-Loup-de-Varennes, 22 avril 1816. Nicéphore à Claude. .S t Loup, le 22. avril 1816. Mon cher ami, .Reçois mille nouveaux remercimens de notre part, et l’assurance de notre vive sensi- bilité pour tes procédés aussi obligeans que délicats envers nous et ton cher neveu. C’est par ceque nous sommes intimement persuadés des sentimens qui t’animent, sentimens dont tu nous as déjà donné tant de preuves, que nous en agissons plus librement avec toi ; mais si nous te devons sous ce rapport plus de reconnaissance, il est bien juste aussi que nous n’abusions pas de tes bontés. Nous te prions donc instamment, de ne pas manquer de nous adresser le plus tôt possible, la note des avances que tu as eu la complaisance de faire tant à Isidore qu’à ses frères, afin que nous puissions t’en envoyer le montant par la voie de la diligence, aussitôt que Clément 2 que nous attendons d’un jour à l’autre, nous aura payé la totalité du premier terme sur lequel nous n’avons touché qu’un àcompte ; car il n’est point agréable de se trouver dégarni d’argent dans une ville comme Paris. Nous atten- dons des nouvelles d’Isidore par le courrier de ce soir ou demain, il faut qu’il soit très-occu- pé puisqu’il ne nous a pas encore accusé reception des 200 francs 3 . .Il parait, mon cher ami, que ta nomination à la place de maire va se trouver ( de nou- veau ) ajournée, par suite de la destitution de M r . Joly 4 . Cet événement auquel on ne pou- vait pas s’attendre et qui est arrivé comme un coup de foudre, a excité un intérêt général et bien merité ; parceque cet administrateur se conduisait on ne peut pas mieux, et qu’il va se trouver ainsi livré à la merci de créanciers qui profiteront de sa chûte pour l’accabler. .Nous allons nous occuper de faire vendre ta paille le plus avantageusement possible. Tes vaches et le taureau se portent à merveille. La genisse qui est superbe, est toujours // bien gras- se et même trop grasse : je crois avec quelques personnes, que c’est là ce qui l’empêche de deve- nir pleine. Il serait cependant à desirer qu’elle pût l’être avant la vente du taureau qui d’après tes ordres, ne sera certainement pas livré au boucher. Mande-nous, mon cher ami, si tu es bien aise d’attendre encore quelque tems. M r Pagnier 5 nous a fait dire hier par Baptiste 6 , que si nous étions dans l’intention de nous défaire de Coco, il le reprendrait. Si nous consultons plus loin 1. Publ. in P.G.H.1. (p. 16). Fouque en avait donné un très court extrait. 2. V. 243n. 3. De toute évidence, il s’agissait de l’argent que Nicéphore projetait de lui faire passer le 1 er avril (v. 243). 4. Il avait été remplacé par Chatelain de Belleroche le 8 avril.Ce dernier occupera la sous-préfecture de Chalon jusqu’au début de l’année 1819. 5. Qui était ce Monsieur Pagnier ? Rappelons que les « héritiers Pagnier » étaient débiteurs de Bernard en 1807, et qu’un certain Pagnié était intéressé à la « pension » d’Isidore en 1808.On trouvait en 1826 à Chalon, un certain Jean Pagnier propriétaire (R.V. art. 497). Par erreur de déchiffrage, P.G. Harmant a transcrit Paguier. 6. Baptiste était un des fils du « père Fleurot ». Il était aux gages des Niépce (v. 300) comme jardinier (v. 260, 292). Son frère, Michel Fleurot, était « garçon botanicien » à Paris (v. 291). A en croire Nicéphore, Baptiste s’exprimait dans un jargon des plus pittoresques (v. 293). Sans doute avait-il en outre un cheveu sur la langue (v. 311). 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie

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