Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 391 y a eu du bruit à Grenoble : 400 individus tant fédérés que militaires retraités, se sont pré- sentés armés et avec du canon pour s’emparer de la citadelle. La Garde nationale a opposé la force à la force : 20 pères de famille sont restés sur la place. La légion du Var arrivée en toute hâte, a mis heureusement les conspirateurs à la raison 1 : leur affaire est bonne : la cour prévotale 2 fera le reste 3 ./. Adieu, mon cher ami : nous t’embrassons ma femme et moi aussi tendrement que nous t’aimons./. ://: J.N. Niépce [E.m. p. 1] P.S. Nous te prions, mon cher ami, d’embrasser pour nous Isidore si tu le vois. Bien des choses à Antoine et Victor. Tous les gens d’ici et de la ville te saluent. Pyrame et Ténor te lechent les mains. Adieu ! ://: A Monsieur, Monsieur Niépce aîné, chez M r Barrat, ancien hôtel de Boulogne, rue du Bacq, n°. 42. faubourg S t Germain, à Paris, à Paris. 249 Lettre (M.N.N.) 4 Saint-Loup-de-Varennes, 19 mai 1816. Nicéphore à Claude. .S t Loup, dimanche 19 mai 1816 .Mon cher ami, .Je m’emprèsse de répondre à ta lettre du 14 que nous avons reçue avant hier 5 , et qui lonnais, MM. Chaussier et Dubois, s’étaient rendus à Dijon [...]. Après avoir donné leur adhésion de principe à la Fédération bourguignonne et reçu “l’accolade fédérative” [...], les deux délégués revinrent à Chalon et pro- voquèrent aussitôt une réunion qui se tint le 12 mai 1815,au cours de laquelle de nombreux Chalonnais adhé- rèrent à la Fédération bourguignonne [...] » (L.G.22 t. 3). 1. Allusion à la « conspiration de Didier ». Du 10 mai au 12 juin, La Quotidienne ouvrit largement ses colonnes à l’affaire. « Le 4 mai 1816, recrutées et rameutées par un avocat de soixante-trois ans, Jean-Paul Didier, ancien directeur de l’école de droit de Grenoble, personnage dont les opinions politiques avaient oscillé du libéralisme à la ferveur contre-révolutionnaire et qui était surtout un homme d’affaires criblé de dettes et prêt à tout pour se sauver de la ruine, quatre bandes composées chacune d’une centaine de militaires en demi-solde et de paysans plus ou moins avinés venant du Grésivaudan et de l’Oisans par Vizille et Eybens, avaient marché sur Grenoble et tenté de s’emparer de la ville [...]. Pour qui agissaient Didier et ses bandes ? Pour Napoléon II ? Des rumeurs couraient selon lesquelles les conjurés étaient persuadés que le roi de Rome, ou l’Impératrice, les attendaient en ville, à moins que le prince Eugène de Beauharnais ne fût posté dans la montagne… Selon d’autres versions, c’est au duc d’Orléans — le futur Louis-Philippe — que pen- sait Didier, ou au prince d’Orange.Et pour certains, l’affaire ne fut qu’une provocation montée par Fouché… On soutint naturellement que les milieux libéraux et bonapartistes grenoblois n’étaient pas étrangers à l’opération » (J.L. p. 197). 2. V. 247n. 3. « La répression fut sanglante : dix-huit “conjurés” (dont un garçon de quinze ans) furent fusillés sur l’espla- nade de la ville, avant que Didier, qui avait pu fuir en Savoie, fût extradé, jugé en hâte et guillotiné sur la place Grenette, le 10 juin » (J.L. p. 198). 4. Publ. in P.G.H.1. (p. 26). Fouque n’en avait donné qu’un extrait. 5. Document inconnu. 249 1815 1824 1 8

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