Niépce correspondance et papiers

402 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS der aussi quels sont les arrangemens que tu desires prendre avec les batteurs. Il y aura beaucoup de navette cette année, mais comme cette graine est de bonne garde, il vaudrait mieux peut être payer en argent qu’en nature. A l’égard de la paille ou chalet, tu voudras bien également nous marquer si tu la gardes, si tu la donnes ; ou si elle entre en déduction du prix du battage. Nous avons vendu ta paille à raison de 30 sous le quintal comme je crois te l’avoir annoncé ; mais les mauvais chemins et les grandes eaux ont empêché jusqu’ici de la livrer./. Il est fort à craindre que la bonne harmonie ne règne pas longtems entre Babet et Bourjon. Celui ci qui se donne un peu du pié dans le dos, a menacé hier d’en donner à sa belle-sœur et par ricochet à sa femme. Il parait qu’ils commencent à s’appercevoir qu’ils ont fait l’un et l’autre une assez mauvaise affaire, et cette idée n’est pas très-propre à les rendre heureux. Cependant nous leur avons donné là-dessus de sages conseils dont ils devraient bien tâcher de profiter./. Tu ne sais peut être pas que M r de Thyard-de Bissy a été arrêté dernierement, en vertu d’ordres supérieurs : on croit qu’il est impliqué dans l’af- faire de Grenoble 1 . .Adieu, mon cher ami : je vais ecrire à Isidore qui n’a pas reçu directement de nos nou- velles depuis assez longtems. Ne nous oublie pas, je te prie, auprès de ses frères, et reçois de la part de ma femme et de la mienne nos embrassemens les plus tendres et les plus empressés. ://: J.N. Niépce 253 Lettre (M.N.N.) 2 Saint-Loup-de-Varennes, 2 juin 1816. Nicéphore à Claude. .S t Loup, le 2 juin 1816. (Dimanche). .Mon cher ami, . Nous avons reçu tes lettres du 25 & du 26 mai 3 que nous attendions avec une juste impatience, et qui nous ont fait le plus grand plaisir. Je suis charmé que les résultats de tes expériences sur l’inflammation du charbon de pierre, t’aient mis à même de connaître les inconvéniens nombreux attachés à l’emploi de ce combustible, et t’aient donné l’idée heu- reuse de le remplacer par l’huile de pétrole 4 . Je ne puis donc trop m’empresser de te félici- ter de ce nouveau perfectionnement si avantageux à notre découverte, puisque sans cela elle ne serait, du moins quant à l’application qui nous occupe dans ce moment, d’aucune utilité réelle. Les essais que tu viens de faire me paraissent sans réplique quant à l’inten- sité des effets ; d’un autre côté la certitude de mieux les régulariser, de les obtenir surtout 1. Thiard avait introduit Pierrette Niepce auprès de l’Empereur en 1805 (v. App.VIII § 4). Au printemps de 1815, on notait à son sujet : « Il a servi le comte de Lille pendant quelques mois mais on doute qu’il ait jamais oublié l’Empereur. Fortune évaluée à 120.000 francs » (A.N. F 1c III 4). De fait, converti au libéralisme, le géné- ral Thiard fut enfermé six mois à l’Abbaye à la suite de l’affaire Didier (v. 248n). Aux élections de 1820, les ultras ne l’emporteront qu’à Autun, et le comte de Thiard écrasera Burignot de Varenne par 459 voix contre 97 (P.L.). 2. Publ. in P.G.H.1. (p. 33). Fouque n’en avait publié qu’un extrait. 3. Documents inconnus. 4. Peut-être Claude et Nicéphore s’étaient-ils intéressés, par « des expériences assez satisfaisantes », à l’huile de pétrole avant 1801 (v. 284). On croit comprendre ici qu’à cette époque, elles n’étaient pas censées trou- ver leur application dans le pyréolophore. 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie

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