Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 41 quilles, j’eusse essayé de vous démontrer les avantages et la nécessité d’une réunion utile et devenue désormais indispensable. Mais quand toute la jeunesse de Bretagne s’élève avec force contre les prétentions des nobles, quand vos braves confrères peuvent être la victime de leurs lâches complots, de telles images font plus d’impression que le raisonnement. N’attendez pas cependant, Messieurs, que je vous représente une multitude effrénée conduite par de vils agents de la noblesse, assaillant de jeunes citoyens sans défense, que je vous fasse tous les détails des scènes sanglantes des 26 et 27 janvier. Déjà le sang répan- du ou prêt à se verser crie vengeance au fond de notre cœur, et l’indignation peinte sur tous les visages est le plus sûr garant de la générosité de vos sentiments". [Arrêté pris par les étudiants] Vu la lettre des cinq commissaires chargés de la correspondance à Nantes adressée au prévôt des étudiants en Droit d’Angers, ensemble le discours de M. Omnès-Omnibus, la protestation et l’arrêté des jeunes gens de Nantes du 28 janvier 1789 ; vu les arrêtés de l’as- semblée générale des étudiants en Droit, des jeunes citoyens de Bretagne réunis à Rennes, à eux joints par procuration et adhésion les jeunes citoyens de Nantes, Lorient, Saint-Malo et autres villes de la province, du 18 janvier 1789 ; vu et lu avec indignation le détail des scènes sanglantes arrivées à Rennes les 26 et 27 janvier 1789 ; considérant que les marques de confiance accordées à cette assemblée par la jeunesse de Bretagne ne devaient pas rester sans effet ; que la réclamation du tiers-état de cette province, comme celles de toutes les autres de la France, semblaient être approuvées par une permission tacite et le silence du gouvernement sur ces objets ; considérant que le vœu du peuple ne pouvant être connu que par les délibérations de tous les corps et corporations, on ne pouvait regarder comme illi- cites et contraires aux ordonnances les assemblées des différentes classes du tiers-état ; que par conséquent celles des étudiants en Droit et de la jeunesse bretonne tenues à Rennes, Nantes, Saint-Malo, etc., sont par leur nature conformes au vœu du gouvernement qui veut connaître les intentions de ces trois ordres ; considérant que l’assassinat commis à Rennes, à l’instigation de quelques membres de la noblesse, est horrible, sans exemple et tend à sou- lever le peuple contre les défenseurs de ses droits ; qu’il est de la justice de Sa Majesté et du devoir des magistrats de sévir contre les principaux moteurs de cet attentat à l’humanité ; — Par toutes ces considérations l’assemblée arrête : 1° Elle députe à l’instant M. Nicolle, recensés le 31 juillet 1790 (v. 44n). « Au mois de janvier 1789, le prévôt de l’Ecole de Droit de Rennes et comme tel, le chef des étudiants, était Victor Moreau, le futur général. Le 26 et le 27 janvier, les étudiants en Droit et les gentilshommes en vinrent aux mains, et il y eut du sang versé. Le soir du 27, la paix paraissait assurée lorsque cinq cents jeunes gens de Nantes, commandés par un écervelé nommé Omnès-Omnibus, arrivèrent pour porter secours “à leurs frères” les étudiants de Rennes. Les Nantais, voyant l’ordre rétabli, repartirent le 6 février, après avoir conclu un “pacte d’union” avec les étudiants Rennois. Ils firent à Nantes une rentrée triomphale, vainqueurs sans avoir combattu. Echauffés par la lecture de “La Sentinelle du Peuple”, journal publié par Volney, les étudiants de l’Université d’Angers voulurent prendre fait et cause pour ceux de Rennes, et le 2 février 1789, les étudiants en Droit se réunirent en la salle des Grandes Ecoles, sous la présidence de Nicolle, prévôt des étudiants. Assistaient à la réunion : Jubin, lieutenant de prévôt et greffier des étudiants, Dumotreau, de l’Espinay, commissaire de la correspondance, Boré, Benoist, Grandmaison, Pontonnier, Lachenaye, Babut, Besson, Pauver, Coullion, Normand, Bridault jeune, Salmon, Torteis [Torteil], Morand, Poupard, Bridault aîné, Touchaleaume, Piquelin, Gousselin, Papiau de la Verrerie, Caslot de Maugueret » (Note de François Uzureau). Parmi les étudiants dont nous avons pu retrouver la trace,sept étaient natifs d’Angers (Jubin,Boré,Besson,Normand,Torteil,Gousselin,Papiau de la Verrerie).Six autres étaient Rochelais (Dumotreau, l’Espinay, les frères Bridault, Morand, Poupard). 30 1761 1792

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