Niépce correspondance et papiers

56 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS pesant pour lui-même que pour ses peuples, a eu la force de se montrer le restaurateur de la liberté française. Nous nous arrêtons, Messieurs ; car emportés par les élans civiques de nos cœurs, nous craindrions de suspendre le cours de vos sublimes opérations. 44 Discours 1 Angers, 21 mai 1790. Discours prononcé à l’occasion de l’assemblée des électeurs du département de Maine-et-Loire, par M. Guillier de la Tousche, doyen de la Faculté de Droit. L’Université vient vous rendre son hommage et vous offrir en tribut les sentiments de respect et d’admiration qu’excite dans tous les cœurs la vie imposante de cette assemblée. Que la majesté du peuple est grande ! Que l’idée que présente ces comices de citoyens patriotes, est sublime ! Combien l’heureux concert de leurs volontés, de leurs opérations, va être utile à la patrie ! Animés d’un même sentiment, l’amour du bien publique, vous sau- rez dans votre sagesse, Messieurs, pourvoir au maintien de la liberté dont notre monarque- citoyen est le restaurateur, et rétablir les bases du bonheur du genre humain. Déjà nous voyons, avec l’enthousiasme civique, renaître et fructifier ces principes incontestables, ces saintes maximes, les éléments de la raison, dont nous n’avons cessé de donner les leçons à nos élèves, quoiqu’ils parussent tombés en désuétude et que la folie semblât en avoir même étouffé le germe. C’est le civisme qui a dégagé ces importantes vérités du chaos de la faus- se philosophie ; ce sont les rayons lumineux et bienfaisants de la sainte morale qui les ont fécondés. Nous sommes redevables à l’auguste Assemblée des représentants de la Nation de les avoir consacrés par une déclaration solennelle des droits de l’homme-citoyen, monu- ment précieux à jamais mémorable, posé sur d’inébranlables fondements, immuable comme la droite raison. Nous devons encore un signalé bienfait à la sagesse de nos augustes législateurs, la Constitution, ce vaisseau sacré auquel sera confiée la fortune de l’empire des Français. Il a été commencé, ce grand œuvre, au milieu des tempêtes ; il sera achevé malgré la fureur des flots. Il se montrera avec tout son éclat dans le port, malgré l’infidélité des pilotes prévaricateurs et leurs perfides manœuvres pour le faire échouer, malgré les complots des méchants. Nous attendons avec une tendre sollicitude l’instant où nous recevrons un plan d’éducation nationale, qui doit être le complément de la Constitution. Qu’elle sera glorieuse pour la France, cette époque à laquelle la régénération des sciences et la réforme des mœurs faciliteront à la jeunesse, doux espoir de la Nation, les moyens de cultiver ses talents et d’entrer dans la carrière des affaires publiques où par une noble émulation on peut lutter de goût et de travail ! C’est alors que les maîtres pour- ront librement mettre en activité leur zèle pour le progrès d’une bonne institution, donner des preuves de leur entier dévoûment au soutien des décrets de l’Assemblée nationale et de vos respectables décisions, et déployer l’énergie de leur patriotisme. Nous en prenons l’en- gagement solennel. 1. Publ. in F.U.2 p. 130. 1761 1792 Du règne de Louis XV jusqu’à la chute de la monarchie

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