Niépce correspondance et papiers

562 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS il ne nous a donné de sa dépense que des articles morcellés d’après lesquels il est impos- sible d’établir aucun calcul ; cependant ; s’il convient qu’il sache se rendre compte à lui même, il convient encore plus qu’il nous satisfasse pleinement à cet égard. Nous ne dési- rons rien tant que de pouvoir lui rendre la vie agréable ; mais nous avons trop d’affection pour lui, nous sommes trop soigneux de ses plus chers intérèts pour favoriser chez lui un goût pour la dépense hors de proportion avec ses facultés, et qui finirait par le rendre un jour très malheureux ; // car on ne l’est que trop réellement lorsqu’on cèsse de desirer. D’ailleurs il nous serait désormais impossible de tenir à ce nouveau genre de ponction sans risquer le collapsus. Dans l’éloignement où nous sommes de notre cher fils, et d’après la certitude par nous acquise de tes bontés pour lui, nous réclamons avec confiance en sa faveur, l’assistance de tes sages conseils, mon cher ami, si, ceque nous ne voulons pas sup- poser, il se laissait entraîner par la séduction de l’exemple. Enfin, nous te cédons le seul droit que nous puissions être jaloux de conserver, celui de veiller sur son bonheur, et nous ne pouvons le confier à des mains à la fois plus chères et plus pures. Nous sommes extrê- mement reconnaissans de l’offre obligeante que tu veux bien nous faire à l’égard d’Isidore : c’est un nouveau gage de ton amitié, auquel nous attachons le plus grand prix ; mais il n’est pas juste, mon cher ami, que nous ajoutions à tes dépenses particulières dans un tems où l’on est forcé de s’imposer à soi-même tant de sacrifices, et je ne sais trop d’après cela s’il conviendrait que ton neveu prît un maître en miniature* pour le moment. D’ailleurs il paraît d’après cequ’il nous dit, qu’il n’est pas sûr qu’il soit de service maintenant. Je t’avoue qu’un changement aussi brusque a lieu de nous étonner, et ne peut que jetter beaucoup d’incertitude sur nos déterminations. On débite ici au sujet des gardes, qu’il y aura des réformes dans ce corps ; qu’on se fera un plaisir de donner des congés de 6 mois, mais que pendant cet intervalle, le traitement de M.M. les gardes sera réduit de moitié. On veut faire entendre par là, que ceci n’est qu’une spéculation de finance... Avant de prendre aucune détermination fixe sur cequi concerne Isidore, nous sommes bien aises de recevoir de toi ou de lui une réponse précise qui nous tire de la perplexité où nous sommes. M r . Fitz-William 1 va partir pour Paris. Sa recommandation pourrait nous être d’un grand secours, si tu peux parvenir, mon cher ami, à réaliser le voyage projetté... Dans ce cas nous aurions soin de te faire passer l’adrèsse de ce monsieur. Nous attendons avec la plus vive impatience, le résultat de ta démarche auprès de Monsieur Keynion. Le courier est arrivé et ne nous a point apporté de lettre de ta part ; mais, comme on dit, point de nou- velle, bonne nouvelle. Adieu, mon cher ami : nous t’embrassons ma femme et moi aussi tendrement que nous t’aimons, c’est à dire de tout notre cœur. //N.N. [E.m. p. 1] .Nous embrassons bien tendrement notre cher fils, et nous te faisons mille remercimens de toutes tes bontés pour ses frères auxquels nous te prions, mon cher ami, de dire les choses les plus amicales de notre part. Nous desirons vivement qu’ils obtiennent la croix qu’on leur a promise et qu’ils méritent plus que tant d’autres qui l’ont reçue sans même avoir // [E.m. p. 2] pris la peine de la demander. Au reste ça ne tardera pas, car c’est mardi prochain le 8. .M r . Progin ainsi que M me . de Morteuil et M me . de Chardenoux que nous avons 1. V. 277. 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie

RkJQdWJsaXNoZXIy NDY2MA==