Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 567 317 Lettre (M.N.N.) 1 Chalon-sur-Saône, 6 août 1817. Nicéphore à Claude. .Châlon sur Saône, le 6 août 1817. .Mon cher ami, Nous avons eu le plaisir de recevoir tes deux lettres du 28 juillet et du 1 r . août. Nous apprenons avec bien de la satisfaction, par la dernière, que tu es parfaitement de notre avis relativement à la lettre de crédit dont on nous proposait de faire la demande ; et nous pré- sumons que M.M. Fauche et Balmont applaudiront à notre nouvelle détermination, quoique nous n’ayons pas suivi la marche qu’il nous avaient indiquée. Pour perdre le moins de tems possible, nous nous sommes rendus ici hier matin. J’ai été de suite, rendre visite à M r . Desarbres 2 pour conférer avec lui sur l’objet qui nous intérèsse 3 . Il m’a fort bien accueilli, et m’a témoigné un vif desir de nous obliger ; mais il m’a dit qu’il n’avait pour le moment, aucun fonds à sa disposition ; que si nous nous fussions adressés à lui il y a six semaines, il aurait pu aisément nous prêter la somme dont nous avons besoin, et qu’il l’au- rait fait avec grand plaisir ; qu’il ne connaissait guère que M r . Sousselier 4 qui fût à même de nous la procurer, et qu’il me conseillait de le pressentir là dessus. Il ajouta que si nous eussions été moins pressés, il nous aurait mieux convenu de faire notre emprunt à Genêve : qu’on ne nous aurait effectivement prêté qu’avec hypothèque, mais que nous n’aurions payé que six pour cent d’intérèt et qu’on nous aurait accordé de bien plus longues écheances ; enfin, il termina en me disant qu’à Noël prochain il aurait certainement des fonds, et qu’ils seraient à notre service si nous étions dans le cas d’en avoir besoin. Je le quittai après l’avoir bien remercié ; et considerant que, vu l’urgence de ton départ 5 , les moyens les plus expéditifs étaient ceux auxquels nous devions donner la préférence, je me rendis delà chez M r . Lenud père pour le prier de parler ou de faire parler à M r . Sousselier. Il me répondit qu’il s’en chargeait, et que j’aurais aujourd’hui réponse à ce sujet, dans le courant de la journée. // Si elle me parvient avant le départ du courier, je m’empresserai, 1. Publ. in P.G.H.1. (p. 173). Cette lettre est la dernière du lot conservé à Chalon. Il n’y a rien d’étonnant à ce que ces documents, contrairement aux « lettres russes », ne relatent que les difficultés qu’éprouva Nicéphore dans ses recherches photographiques. Il est évident qu’Isidore opéra cette sélection pour ne donner que les secondes à Hamel. (v. App. I §1). 2. D’après la liste établie en 1815, un seul Desarbres résidait à Chalon à cette époque. Il s’agissait de Charles Desarbres, propriétaire, né à Chalon en 1786 (A.M.C. 3H1/2). Enfant naturel, il avait été baptisé à Givry le 18 juin, surlendemain de sa naissance, sous le nom de sa mère, Philiberte Rougeot. Il avait été reconnu par Charles Desarbres (né en 1745, fils de Gabriel) par acte passé par-devant l’officier de l’état civil de cette ville le 4 brumaire an 11. A l’occasion de leur mariage à Chalon, le 11 mars 1812, son père et sa mère (alors âgés de 70 et 47 ans) avaient à nouveau déclaré le reconnaître pour leur enfant légitime. Lieutenant de cavale- rie, excellent sujet, instruit, fortuné, d’une discipline digne d’éloges, Charles Desarbres servit de 1806 à 1814. Il fit les campagnes de 1807 (Allemagne), 1808 (Espagne), 1809 (Allemagne), 1810 et 1811 (Espagne), 1812 (Russie), 1813 et 1814 (France). Il fut décoré le 19 février 1814 et blessé d’un coup de lance à Reims le 13 mars 1814 (S.H.A.T. dossier 91/47). Dix ans plus tard, c’est à un certain Gabriel Desarbres neveu, que s’adres- sera Nicéphore (v. 462). 3. L’emprunt de 12 ou 15.000 francs (v. 316). 4. Peut-être Jean-Baptiste Sousselier-Chambosse, riche propriétaire, qui était né à Chalon en 1767 (A.M.C. 3H1/2). 5. Pour l’Angleterre. 315 1815 1824 1 8
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