Niépce correspondance et papiers

568 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS mon cher ami, de te la transmettre, quelle qu’elle puisse être. Je desire ardemment qu’elle soit favorable ; car dans le cas contraire, il faudrait chercher ailleurs, cequi entraînerait des retards et m’embarrasserait même beaucoup, parceque d’après ceque m’a dit M r . Lenud, on trouve ici peu de capitalistes qui soient dans le cas de prêter. Au reste, nous ne quitterons pas la ville sans que l’emprunt soit effectué et les papiers sur Paris expédiés à ton adrèsse : tu peux compter là dessus. .J’ai enfin reçu la lettre de M r . Sauvage 1 , contenant celle qui t’est destinée et que tu trouveras ci-jointe. Comme elle te procurera par l’intermédiaire de M me . de Lespinasse 2 un moyen sûr d’être admis auprès de l’ambassadeur d’Angleterre, je pense, mon cher ami, que tu seras bien aise de la recevoir ; car une recommandation comme celle là n’est point à dédaigner. Je ne manquerai pas de t’envoyer, avant ton départ pour Londres, un petit des- sin de la machine de M r . Sauvage. Nous venons de recevoir à l’instant, la réponse d’Isidore à ma derniere lettre. Embrasse-le bien pour nous, je te prie, et dis lui d’être sans inquiétude au sujet de l’arrangement que je dois prendre avec M r . Martin, avant que tu ne quittes la capitale. M r . de Lasteyrie m’a répondu il y a quelques jours 3 : il me mande qu’il a remis à M r . de La Chabeaussiere, pour nous, une épreuve faite avec l’échantillon que j’ai adressé à la Société d’Encouragement ; mais que cette pierre de bonne qualité d’ailleurs, a quelques aspérités et surtout des taches rougeatres qui l’ont fait rejetter ; et qu’il espère que la car- riere d’où je l’ai tirée pourra m’en fournir de meilleurs échantillons &c. C’est très possible, mais je ne suis point disposé à perdre à cette nouvelle recherche un tems et de l’argent qui peuvent être plus utilement ou plus agréablement employés 4 . Adieu, mon cher ami ; nous t’embrassons à la hâte ma femme et moi, aussi tendrement que nous t’aimons. Je me réserve le plaisir de m’entretenir plus longuement avec toi, la prochaine fois. ://: J.N. Niépce .P.S. J’attends encore la reponse de M r . Lenud./. [E.m. p. 1] .P.S. nos amitiés à Antoine et Victor : ils ne seront point oubliés dans les arrangemens que je prendrai avec M r . Martin. Tous nos gens te présentent bien leurs res- pects. Les orges d’hiver ainsi que les blés et les seigles ont été // [E.m. p. 2] récoltés par un tems magnifique et qui grace à Dieu, se soutient toujours. Tu recevras comme je te l’ai promis, l’état de tes récoltes dont nous tenons régistre exact, aussitôt que les orges d’été auront été moissonnées. On finit dans ce moment, la fauchai- son des prés bas qui avait été retardée./. Adieu ! 1. Nous pensons qu’il s’agissait de l’un des frères Sauvage, Louis-Marie ou Louis-Joseph, propriétaires, nés, le premier en 1774, le second en 1777 (A.M.C. 3H1/2). La lettre en question, de même que celle qui était des- tinée à Claude, sont inconnues. 2. Sans doute de la maison de Lespinasse (Bourgogne), à ne pas confondre avec la maison de l’Espinasse (Normandie). 3. V. 315. 4. Nous ignorons si la lithographie fit « sur lui [Nicéphore] une impression profonde » (G.P. p. 84), mais nous constatons une fois encore qu’il était étranger à sa pratique. 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie

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