Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 57 45 Discours 1 Angers, 26 mai 1790. Discours prononcé par Jubin, au nom des étudiants de la Faculté de Droit, devant l’assemblée des électeurs du département de Maine-et-Loire. Des citoyens patriotes se sont empressés de vous présenter leurs hommages. Depuis longtemps nous brûlions du désir de marcher sur leurs traces. Ceux qui n’avaient pas craint de s’élever contre les desseins perfides des ministres encore puissants, ceux qui dès les premiers troubles de la Bretagne avaient juré de voler au secours de leurs frères oppri- més, ceux-là, certes, ne sauraient être coupables d’indifférence. S’ils ont tardé à faire écla- ter leurs transports, c’est qu’ils prisaient trop les instants pour vous interrompre dans vos importantes fonctions. Aujourd’hui qu’elles touchent à leur fin, ils viennent avec confian- ce déposer dans votre sein les sentiments de respect et de reconnaissance dont ils sont pénétrés. Il est beau, il est glorieux pour moi, d’avoir été choisi pour en être l’organe. Livrés par état à l’étude des lois, en vain nous parcourions ces codes immenses qui doivent être la règle et des peuples et des rois ; partout ils nous montraient les droits de l’homme mécon- nus ; partout ils nous l’offrait courbé sous le poids de ses chaînes, et nous ne pouvions que le plaindre. Le jour de sa liberté est enfin arrivé. Les pères de la patrie se sont rassemblés, et de leur sénat auguste on voit sortir des lois dictées par la raison et qui, rendant à l’hom- me toute son énergie, annonceront à l’univers étonné le bonheur de l’empire français. Eh ! Messieurs, qui pourrait encore douter des bienfaits de la Révolution, lorsque, représen- tants d’une riche contrée, vous lui donnez des administrateurs qui méritent toute sa confiance. En applaudissant avec elle à la sagesse de votre choix, comme aux vertus de ceux qui l’ont fixé, nous venons jurer entre vos mains obéissance à la Constitution que nous maintiendrons de tout notre pouvoir, obéissance à la loi que nous ne cesserons de méditer, obéissance au monarque restaurateur des lois et de la liberté. 46 Requête 2 Angers, 1790. Adresse des étudiants en Droit à l’Assemblée nationale. Messieurs 3 , Lorsqu’avec les jeunes citoyens de la Bretagne 4 nous jurions à Pontivy de soutenir, au péril de notre vie, la Constitution que vous aviez heureusement commencée, ce n’était pas seulement par la force de nos bras que nous devions remplir cet engagement sacré, mais par l’emploi de toutes les facultés de notre âme et par un entier dévoûment à la chose 1. Publ. in F.U.2 p. 131 2. Publ. in F.U.3 p. 512. 3. Selon Uzureau, cette adresse fut lue dans la séance du 1 er juillet. « A la suite de son discours devant l’as- semblée des électeurs de Maine-et-Loire (v.44),Guillier de la Tousche,doyen de la Faculté de Droit d’Angers, avait été nommé membre du Conseil général du département. Il n’en continuait pas moins ses fonctions de professeur à l’Université et résolut de faire soutenir à ses étudiants une thèse sur “les décrets constitution- nels relatifs aux droits imprescriptibles de l’homme”. C’est sous son inspiration que les étudiants rédigèrent cette adresse à la Constituante » (Note de François Uzureau). 4. V. 31. 44 1761 1792

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