Niépce correspondance et papiers

570 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Prix pour la composition artificielle des pierres lithographiques. Point de concurrens. L’importance de ce prix est aujourd’hui un peu diminuée, par la certitude que l’on a de posséder la pierre naturelle propre à la gravure 1 [...] Au nom du Comité des arts économiques, M. le comte de Lasteyrie a lu le rapport sui- vant sur le prix concernant la découverte en France de pierres propres à la lithographie, et la composition artificielle de ces mêmes pierres : « La Société d’Encouragement a reçu des échantillons de pierres de diverses qualités « provenant du sol français. « Celle désignée sous le n° 1 se trouve à Argenteuil, à deux lieues de Paris. Elle a « été découverte par M. Gautherot [...] « Le n° 2 portant pour devise 2 : Mieux tard que jamais [...] par M. Quenedey [...] « Le n° 3 portant pour devise : Le sol de mon pays suffit à nos besoins, provient des « environs de Langres [...] « Le n° 4 porte pour devise : Les dessinateurs ne pourront s’en prendre qu’à eux- « mêmes des défauts de leurs ouvrages [...] L’échantillon a été tiré en Bourgogne « par un particulier associé avec M. Gautherot. « M. Niépce 3 a envoyé une pierre des environs de Châlons sur Saône d’une excellente « qualité, et qui produit de bons tirages au crayon ; mais elle est marbrée de veines « et de nuances rougeâtres, qui portent obstacle à la facilité du dessin. Il est très « probable qu’en faisant un choix dans les différentes veines des carrières, on « trouvera une pierre propre à la lithographie. « M. Verdet a adressé sous le n° 5 différentes gravures faites sur ardoises [...] 4 « Vos commissaires ont examiné le grain et la compacité des pierres envoyées au « concours. Ils ont trouvé que celle de Pappenheim devait tenir le premier rang ; « viennent ensuite celle du département de l’Indre et celle de Châlons ; celle de M. « Quenedey et enfin celle fournie par M. Gautherot. Pour connaître le degré de ténacité « de leurs parties constituantes, ils ont soumis des échantillons de 2 pouces « cubes à la pression d’une machine imaginée par M. Rondelet, pour éprouver la « force de cohésion des pierres. Ils ont voulu aussi connaître la quantité d’eau « absorbée par ces pierres. « Voici les résultats obtenus : 1. Remarquer que si l’on ignorait qu’il est ici question de lithographie, le mot « gravure » prêterait à confusion. 2. On l’a vu, les concurrents ayant adressé leurs échantillons anonymement, une devise permettait de les iden- tifier (v. 278). 3. Niépce n’avait pas adopté de devise, pour la simple raison qu’il n’avait pas prétendu ni pensé participer au concours. 4. Ont été également adressées à la Société d’Encouragement « différentes espèces de pierres françaises qui n’ont pas concouru, mais qui peuvent rivaliser avec les précédentes ». Lasteyrie précisait encore : « J’ai moi- même fait venir du département de l’Indre une pierre d’une texture homogène, d’un grain fin, d’une teinte agréable à l’œil et très propre aux ouvrages de la lithographie ; quoiqu’elle soit plus tendre que celle d’Allemagne ». 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie

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