Niépce correspondance et papiers

58 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS publique. Livrés depuis à l’étude des lois dans les écoles d’Angers, nous avons reçu pour premières leçons de nos instituteurs vos sages décrets, comme la source la plus pure où nous puissions puiser les principes de la saine morale et de la jurisprudence. Notre esprit s’est porté d’abord naturellement vers ces grandes vérités qui sont la base des droits imprescriptibles de l’homme-citoyen, et dont la déclaration est le premier monument élevé à la liberté : nous les avons étudiées avec cette ardeur qu’excite la confiance et que l’évi- dence soutient. Nous désirons, Messieurs, vous consacrer dans un exercice solennel les premiers fruits de nos travaux dont vous avez produit le germe 1 . Notre intention n’est pas, comme au temps de l’esclavage, de mendier la protection des hommes puissants ou en cré- dit. Un sentiment plus noble anime les hommes libres : c’est de manifester à la Nation notre empressement à voir s’opérer la régénération de la science des lois et notre vœu de n’en plus méditer d’autres que celles qui sont ou seront faites par l’auguste Assemblée de ses représentents ; c’est de décider par notre exemple tous les jeunes citoyens de l’empire français à former avec nous le projet patriotique d’ajouter à la réunion de nos armes, pour le maintien de la Constitution, le moyen non moins efficace de la fédération de nos études. Nous nous flattons, Messieurs, que vous regarderez favorablement un hommage aussi pur et que vous le jugerez digne de vous être offert. 47 Ode (B.N. Ye 24864) 14 juillet 1790. La fête de la Fédération inspire Jean-Gervais Labène. LE POETE PATRIOTE AUX CONFEDERES NATIONAUX ODE Par J.G. Labène, de l’Oratoire 2 Ils ne sont plus ces jours où les Francs avilis, Dépouillés de leurs droits, rampoient dans la poussière ; Ils ne sont plus ces grands, dont l’arrogance altière 1. « Les étudiants en Droit d’Angers soutinrent leurs Exercices les 26 et 30 juillet 1790, en présence des admi- nistrateurs du département de Maine-et-Loire, des administrateurs des districts d’Angers et de Baugé, des officiers municipaux d’Angers, du présidial, des avocats, ainsi que d’un grand nombre d’autres auditeurs. Voici les articles les plus marquants de la principale thèse : “On appelle saint ou sacré ce qui est déclaré inviolable et à l’abri de toute entreprise de la part des hommes, sous la garantie de la sanction. De là, l’in- violabilité des représentants de la nation, des lois, du roi : faire violence aux représentants du peuple, s’éle- ver contre l’autorité de la loi, faire outrage à la personne du roi, est une action scélérate, un crime expiatoire dévoué à l’exécration. De là, le serment unique des Français d’être fidèles à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout leur pouvoir la constitution de l’empire » (Note de François Uzureau). 2. Opuscule de huit pages paru « à Paris, chez Volland, libraire-imprimeur, quai des Augustins, n° 25. 1790 ». Labène était alors professeur de réthorique au collège de Vendôme où il avait été affecté à la rentrée 1788 (A.O.Bonn.).Les liens qui,dès 1786,s’étaient formés entre lui et les Niépce confèrent à ce document un inté- rêt exceptionnel. Si ce texte soulève de nombreuses interrogations quant à l’état d’esprit dans lequel 1761 1792 Du règne de Louis XV jusqu’à la chute de la monarchie

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