Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 583 gent nécessaire. Je me rendis chez mon banquier M r . Martin qui demeurait quai de la Ferraille et est devenu la souche de la grande maison Delamarre, Martin, Didier et C ie 1 , et je lui expo- sai mon intention [...] J’eus mon argent et le 20 mai 1818, je partis pour Rouen [...] Dieppe [...] Brighton [...] Nous passâmes quinze jours à Londres logés à Blackbear (l’ours noir) Piccadily, visitant les lieux publics, et sans aucun rapport avec l’ambassadeur qui était alors le marquis d’Osmont 2 . J’y trouvai M r . Niépce l’aîné, de Chalon, frère de l’inventeur du daguerreotype 3 , qui s’y étoit rendu pour faire exécuter une machine dans laquelle autant que j’en sçais, la dilatation de l’air remplaçoit celle de la vapeur. Par lui, je connus un M r . de Montbeliard de Semur qui jouait du violon et qui étoit ultra, et le fameux intrigant Fauche- Borel 4 , qui nous montra de l’obligeance et ne put que me confirmer dans // l’opinion que les coquins sont souvent plus aimables et plus utiles que les honnêtes gens. J’y trouvai aussi le vicomte Fitz-William, qui avoit passé tout le temps de l’Empire à Chalon 5 ; il me fit bon accueil, et me donna à diner chez M r . Bernard qui habite aujourd’hui Paris sous le nom de Fitz-William, et est le fils naturel et l’héritier partiel d’un lord Fitz-William [...] 324 Copie de lettre 6 (A.S.R.) 7 Londres, 9 juin 1818. Claude à Nicéphore. [...] Londres le 9 juin 1818 8 M r . Claude Niépce, à son frère à Châlon sur Saône. Mon cher ami, J’attendais avec bien de l’emprèssement de vos chères nouvelles ; je viens heureuse- ment de recevoir ta lettre du 2 c t . 9 qui m’a causé la plus vive satisfaction ; combien je suis sensible aux témoignages si précieux pour moi de ton tendre attachement ! et de la part que tu prends aux soins et au zèle que j’ai mis à notre entreprise ; rien ne pouvait m’en dédom- 1. C’est avec ce même banquier Martin que les frères Niépce cherchaient à entrer en contact l’année précé- dente (v. 313). 2. René Eustache, marquis d’Osmond (1751-1838). Il avait été nommé ambassadeur à Londres le 29 novembre 1815. Il se démettra de ses fonctions le 2 janvier 1819 (N.B.G.). 3. Synthèse qui, pour être simpliste, n’en était pas moins lourde de sens dans l’esprit d’Edouard Burignot de Varenne. 4. Louis Fauche, dit Fauche-Borel (1762-1829), était imprimeur à Neuchâtel en Suisse au moment de la Révolution. Le récit de ses tribulations sortirait du cadre de notre travail. « Il se voua à la cause des Bourbons, noua dans leur intérêt et de leur part des relations avec Pichegru, Barras, Moreau, qui parurent écouter ses propositions ; mais vit toujours ses projets échouer au moment de l’exécution, et fut plusieurs fois empri- sonné. La Restauration ayant mal payé son zèle, il retourna à Neuchâtel, où il vécut dans la misère et mit fin à ses jours » (M.N.B.). 5. Rappelons qu’il paraissait s’intéresser au pyréolophore et qu’il avait offert à Claude des lettres de recom- mandation à la veille de son départ pour l’Angleterre. 6. De la main d’Isidore. Lettre n° 4 de son manuscrit (v. 220n). 7. Publ. in U (doc. 12). De nombreuses erreurs de transcription figurent dans l’édition russe. Nous signalerons uniquement celles qui changent le sens du texte. 8. Dix mois séparent cette lettre du précédent courrier connu entre les deux frères. 9. 2 me dans l’édition russe. 322 1815 1824 1 8

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