Niépce correspondance et papiers

584 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS mager d’une manière plus encourageante et plus satisfaisante, en même tems, nous devons comme tu le dis fort bien mon cher ami, beaucoup de reconnaissance à M r . Jones, et j’ai cru suivre tes intentions, en lui offrant ainsi qu’à M r . son ami 1 qui avait fait la traduction, un gage de notre gratitude mutuelle, en les priant d’accepter un ouvrage qu’ils m’avaient laissé appercevoir désirer ; savoir un dictionnaire de l’Académie Française, et un diction- naire de Chambeau 2 anglais et français ; ces deux ouvrages d’une belle édition et bien reliés, nous reviennent à environ sept louis* 3 , ce qui est fort cher, mais cependant, moins que le prix de ce pays, grace à la recommandation de M r . Fauche, qui connait particulière- ment le libraire, et qui m’a fait une remise. J’aurais pu leur offrir un plan de notre machine à chacun ; mais il nous en eût coûté davantage, et j’ai pensé qu’il convenait mieux de ne pas les produire, crainte que quelque indiscret, ne s’en servit contre nous ! Je suis charmé mon cher ami, que tu aies approuvé le parti que j’ai pris de faire copier les plans, par l’in- génieur qui avait été chargé de les examiner ; comme il les connaissait, il n’y avait plus rien à craindre de les lui confier, ainsi que la description qu’il avait été obligé de bien com- prendre, parce qu’il est forcé de prêter serment qu’elle est intelligible et éxacte 4 ; et d’ailleurs, comme il avait montré beaucoup de bonne volonté, et qu’il était naturel de lui en témoigner notre reconnaissance, et comme il a beaucoup de talent pour dessiner ces sortes d’ouvrages, j’ai cru que je ne pouvais me dispenser de les lui donner à copier, ce dont il s’est parfaitement acquitté ; il a demandé cinq guinées* pour // chaque expédition 5 , l’une pour l’Ecosse, et l’autre pour l’Irlande, ce qui fait dix guinées ; mais nous ne devons pas regretter notre argent, puisque l’ouvrage est bien fait, et qu’il est bon d’avoir pour soi les gens de l’art, et d’encourager leur talent. J’ai remis au bureau des patentes, notre descrip- tion pour la faire transcrire ; je compte porter après demain jeudi, les plans, et alors nous serons parfaitement en règle du côté des patentes. Viendra ensuite l’exécution en grand, du moins du modèle dont nous sommes convenus 6 ; et je ne puis voir mon cher ami, sans la plus vive satisfaction et la plus sincère reconnaissance, l’activité et le zèle que tu as mis à m’en procurer les moyens 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ( Argent &c. ) . . . . . . . . . . . . . . . Je crois mon cher ami qu’il vaut mieux ajourner encore le plaisir que j’aurais à te com- muniquer les améliorations que j’ai tâché de faire à notre procédé, jusqu’au moment ou je serai assez heureux pour le faire de vive voix et mise à exécution ; parce que je n’aurai[s] pas le tems suffisant avant le départ de M r . Edouard de Varennes qui est venu me voir 8 , et qui est chargé de quelques dépèches par ( de notre du ) ministre des Affaires étrangères 9 , pour l’am- bassadeur de France ( à Londres ) 10 et qu’ainsi que je l’avais pensé, il vaut mieux garder par devers nous le fruit de nos travaux, que d’avoir à craindre l’indiscrétion même involontaire. 1. Twopeny (v. 322). 2. Louis Chambaud, auteur de plusieurs dictionnaires qui faisaient autorité en la matière, notamment Treasure of the French and English languages ; 1810 ; Londres ; in-12°. 3. Soit près de 165 francs. 4. Précisions qui permettent de penser que l’ingénieur en question était Joseph Farey (v. 321 description ). 5. Exposition dans l’édition russe. 6. Fidèle à leur idée originale, si l’on en juge d’après les documents fournis à l’appui de la demande du brevet anglais. 7. Les points de suspension qui suivent (absents de l’édition russe) et la précision ajoutée par Hamel autori- sent à penser que Claude donnait d’utiles précisions à ce sujet. 8. V. 323. 9. Le duc de Richelieu (1766-1822). 10. Le marquis d’Osmond. 1815 1824 1 8 Rappelons que nous avons souligné par un pointillé les passages laissés de côté par Isidore et rajoutés par Hamel. De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie

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