Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 59 Sur nous jetoit à peine un regard de mépris. Aux rayons bienfaisans d’une clarté sublime, Cède le noir abîme Qui couvroit nos malheurs Et nos fiers oppresseurs, De leur main sanguinaire ont vu fuir leur victime. « Unissons-nous, disoient ces maîtres orgueilleux ; « Ecrasons, s’il le faut, ce vil troupeau d’esclaves ; « Ah ! s’il veut renoncer à d’antiques entraves, « Ses fers seront rougis de son sang odieux. « Qu’importe à nos grandeurs que leur troupe imbécile « De son poids inutile « Ne presse plus nos champs ! « Faut-il que nos enfans « Puissent voir leur égal dans un être servile » ? C’est ainsi qu’autrefois leur superbe dédain Vous tenoit asservis dans une longue enfance ; C’est ainsi qu’autrefois leur farouche insolence Français, entr’eux et vous levoit un mur d’airain. D’un côté l’air chargé d’effroyables tempêtes Vomissait sur vos têtes La misère et la mort ; De l’autre un voile d’or Couvroit de vos tyrans les trop paisibles fêtes. En vain, le front flétri d’ennuis et de sueurs, Vous déchiriez les flancs d’une terre opprimée, Tels que d’affreux corbeaux une troupe affamée, Les monstres dévoroient le fruit de vos labeurs. Entendoient-ils l’accent de vos voix gémissantes ? De leurs verges sanglantes, Soudain ils vous frappaient ; Et leurs coups vous forçoient A cacher sous le joug vos têtes frémissantes. Mais du séjour des Dieux l’auguste liberté Elève enfin sa voix aux tyrans formidable. « Esclave, que crains-tu ? Cet homme est ton semblable ; « Et tu t’en fais un dieu dans ta stupidité ! « Ah ! brise cette idole ; elle fut ton ouvrage ; « Et c’est ton sot hommage 47 1761 1792 Nicéphore, lui, accueillit la Révolution de 89, s’il ne laisse aucun doute quant à celui qui animait son futur beau-frère, il présente avant tout l’intéressante particularité d’afficher fièrement l’appartenance de son auteur à l’Oratoire.

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