Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 597 il est je crois le meilleur serrurier du pays, je ne voudrais pas en changer, il faut donc se resigner avec patience, et attendre la fin de l’ouvrage ; je vois avec bien de la satisfaction mon cher ami, que tu veux bien me rendre justice de cette lenteur, et que tu juges en vrai connaisseur de ce qu’elle peut être, et des difficultés que j’ai à surmonter, c’est pour moi un motif de consolation, et d’encouragement. // Je suis charmé que tu aies gouté lidée que je tai communiquee mon cher ami, d’après la tienne cependant, sur les velocipedes ◊ je crois comme toi qu’on pourrait en tirer grand parti, et je crois comme toi que ce genre d’exercise doit être fort agréable. Je te fais mon compliment, du succès que [tu] [y] [as] obtenu. Il est assez etonnant que cette invention ne soit point encore repanduë dans ce pays-ci 1 . Je te remercie bien des details que tu veux bien me donner des travaux de MM. de Jouffroy 2 ◊ il semblerait d’après cela, que leur entreprise, est bien en retard, et que leur bateau ne navigue pas encore ; du moins quils auront été obligés de faire de nouvelles chaudieres, et qu’ils ont deux cylindres au lieu d’un ; cequi comme tu l’observes fort bien, augmenterait de beaucoup la consommation du combustible. Sous ce rapport, comme sous beaucoup d’autres, je crois que notre pro- cédé, offrira de grands avantages ; il me tarde bien d’en obtenir la conviction par l’expe- rience ; l’appareil que je fais construire, etant d’une assez grande dimension, pour pou- voir en juger ; j’espere que dans le courant de janvier si les froids ne s’y opposent pas, que j’aurai la possibilité de reconnaitre cequ’il en est, Dieu veuille que le résultat reponde à nos ésperances ! Je finis ma lettre, en vous renouvelant mes chers amis, mes vœux, ardents et sinceres, pour votre bonheur, et l’assurance des sentimens les plus tendres et les plus affectueux. P.Sc. Mes respects et complimens à toutes les personnes de notre connaissance, parens et amis. Le bonjour à touts nos gens, mes carèsses aux fideles, Pyrame et Tenor. France Monsieur Monsieur Niepce Ruë de l’Oratoire à Chalon s. Saône France [N.s.m.] .Répondu le 10. janvier 1819. Mis à la poste le lundi 11. id m . 3 1. Selon H.O. Duncan, la machine de Drais fut rapidement connue en Angleterre. Le 22 décembre 1818 Denis Johnson, constructeur de voitures installé 75 Long Acre, prit un brevet pour l’Angleterre pour une machine semblable à la « draisienne », lui donna le nom de « pedestrian curricle » et créa une école de conduite. Ces machines, devenues rapidement très populaires, furent surnommées « hobby-horse » et « dandy-horse » (H.O.D. p. 277). 2. Trois mois auparavant, le 23 septembre 1818, par acte sous seing privé, Jouffroy avait fondé à Chalon-sur- Saône une société au capital de 24.000 francs, divisée en 24 actions de mille francs chacune, et avait déposé dans la caisse sociale, comme représentant la moitié du capital formé, le brevet d’invention obtenu en 1816. On avait réparti entre MM. Ramus, Ch. Cornu, J.B. Dupont (de Chalon), Ferdinand, Charles et Hippolyte de Jouffroy, les douze autres parts. Ce fut avec cette somme que l’on parvint à construire un nouveau bateau auquel on donna le nom de Persévérant (J.C.A.P. p. 171). 3. De la main de Nicéphore. Lettre inconnue. 329 1815 1824 1 8

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