Niépce correspondance et papiers

602 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS mes travaux avant que d’avoir eu le plaisir, de te feliciter des tiens, et de te remercier des nouveaux details ingenieux ( et interessants ) que tu [te proposes de] veux ( bien me ) don- ner ; je régrette beaucoup de ne pouvoir les comprendre, assez bien pour en apprecier le merite mais ; je crois que le transparent dont tu te proposes de faire usage pourra produire un très bon éffet ; il faut convenir mon cher ami que tu as à traiter un sujet bien autrement difficile, que le mien, et qui met à l’épreuve toutes les resources et la sagacité du genie ; j’es- pere que les tiennes y suppléeront. J’ai pris bien de la part à l’indispositi[on] 1 de ton cher fils, il avait eu l’attention de ne m’annoncer ainsi [...] 2 toi, sa maladie qu’après sa guérison ; il a été à cequ’il par[ait] 3 entre les mains d’un bon medecin, cequi tranquilise sur sa santé ◊ je suis bien reconnaissant, de ce que tu as la bonté de me dire ainsi que ma chere sœur, sur, le parti que vous avez adopté à son egard ; je l’en felicite, ainsi que vous ; et j’ai le plaisir de lui repondre par ce courrier, pour lui témoigner toute ma satisfaction 4 ◊ je te suis infi- niment obligé mon cher ami, des détails que tu veux bien me donner, des recoltes, de S t Loup ; il parait d’après cela que les recoltes sont abondantes, et de bonne qualité ; c’est une grande faveur de la providence, ces années ci surtout. MM. de Jouffroy ont donc enfin ter- miné leurs travaux sur la Saône ! Je les en felicite. Pourvû comme tu le dis fort bien, mon cher ami que MM. les Lyonnais ; voyent leur bateau du même œil qu’eux 5 ; qu’est devenu celui qu’ils ont construit à Paris ? Tu as bien raison de rafraichir la bouche en même tems que la memoire, du bon abbé ; il serait bien aimable, sil peut nous rendre le service qu’il t’a offert 6 . Je te suis bien obligé de ta bonne intention, pour moi à son égard. Je finis en vous embrassant l’un et l’autre mes chers amis aussi tendrement que je vous aime c’est à dire du meilleur de mon cœur. Mes respects et complimens à toutes les personnes de notre connaissance ; je suis bien sensible au bon souvenir de tous nos gens, et leur fais bien mes compli ( mens ) . Mes cares- ses accoutumées aux bons Pyrame et Tenor. [E.m. p. 3] Je suis charme d’apprendre que Victor ait reussi dans les demarches qu’il a faites pour entrer dans les gardes à pié, et qu’il se trouve content d’être dans ce nouveau poste, je prie Isidore de lui en faire mon compliment et mes amitiés. A Monsieur Monsieur Niepce Proprietaire 1. Déchirure. 2. Ibid. Manque qu’à. 3. Ibid. 4. Lettre inconnue. 5. Trois jours plus tôt, le 3 août, lorsque Jouffroy s’était présenté chez Maître Farine, notaire à Lyon (A.D.R. 3 E 11- 140), rien ne semblait plus s’opposer au succès de son entreprise sur la Saône. « Le 8 juillet 1819, une délibé- ration des associés élevait le capital social [de la société Jouffroy] à 200.000 francs destinés à la construction de nouveaux bateaux, afin de pouvoir assurer un service régulier [...]. Disposant de moyens puissants, la société Andriel-Pajol les employa à empêcher le succès de la souscription du nouveau capital voté par celle de Jouffroy. Pour cela, elle fit répandre le bruit qu’en raison de la rapidité du courant, la navigation à vapeur était impossible sur le Rhône [...]. L’effet produit par les manœuvres déloyales de ses adversaires ne se fit pas attendre. Une lettre de M e Farine, notaire de la société, du 11 novembre 1819, lui fit connaître les préventions et les intérêts qui « empêchaient la souscription du capital social » (J.C.A.P.). 6. On l’a vu, par l’intermédiaire de l’abbé Dodey, les deux frères espéraient réaliser un nouvel emprunt à un taux modéré (v. 330). 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie

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