Niépce correspondance et papiers
604 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS toi ; par les grandes difficultés qu’il offrait ; mais qu’une secrete inspiration, et qui vient d’en haut, il faut le croire, t’a encouragé à poursuivre ; et la devise hos successus alit etc. 1 est celle qui te convient ainsi quà moi [onet p et] on pourra dire possunt quia posse sperabant 2 . Je suis charmé des bonnes nouvelles que tu veux bien me donner de ton cher fils, au quel j’ai eu le plaisir decrire par le même courier que ma précedente lettre 3 ; je suis tran- quille actuellement sur son silence ; il doit être bien flatté et satisfait, des preuves d’estime et de consideration, qu’il a reçues de ses chefs ; combien elle doivent vous faire plaisir mes chers amis, et combien j’en éprouve moi même ! C’est deja une bien grande recompense de sa bonne conduite et de son zèle ; la nouvelle faveur qu’il espere obtenir méttrait le comble à ses vœux et aux nôtres. Il parait qu’on est gueres d’accord à Chalon sur le voyage de MM. de Jouffroi, je pense qu’ils auront trouvé à Lyon des actionnaires et qu’ils y construiront une nouvelle machine ; je le souhaite pour eux ; et je te remercie mon cher ami, de ton attention à me donner des nouvelles de leur entreprise 4 ; quoique nous n’ayons pas eu beaucoup à nous louer de leur maniere d’agir à notre egard ; je n’en desire pas moins les voir récompensés de leurs longs travaux ; car leur fortune en a grand besoin. // J’ai été très affecté d’apprendre la conduite de Baptiste dans notre maison, il parait qu’il a suivi le mauvais exemple de son collègue Bourgeon 5 , dont il aurait dù profiter ; enfin comme il répare sa faute, il faut bien la lui pardonner ; et vous pourez mes chers amis agir à son égard comme il vous conviendra, j’y souscris bien volontiers. Il parait que graces à la providence l’année sera excellente pour toutes [l]es recoltes, et que cela est general. Ici, de même ; il y a abondance de tout. C’est une grande faveur du ciel ces années ci surtout. Il parait d’après ceque tu me dis mon cher ami que tu texerces toujours sur le veloci- pede, cet exersice me plairait aussi beauc[oup m]ais 6 je n’ai pas voulu, en faire lacquisition, comme étranger d[abord] 7 parceque ce genre de monture excite un peu les railleries des Anglais et ensuite, parce que cetait une depense qui etait un surcroit à celle que je suis obligé de faire ; j’ai mieux aimé l’ajourner à un autre moment, il parait que le S r Alexandre s’en est bien donné, et qu’il avait bon besoin de la calèche de M. de Varenne pour retour- ner à Chalon ; ses deux fils sont donc auprès de lui, [...] 8 L’ainé 9 continue-til le service ? Je suis occupé dans ce moment ci à remonter la machine, ayant été oblige daprès les changemens du procedé, d’ajouter plusieurs pièces au mecanisme, et j’ai fait faire une repa- ration aux fonds des cylindres qui sont ainsi que j’ai eu le plaisir de te le mander, mon cher ami, des diaphragmes, pour tenir lieu de soupapes ; mais comme ils ne joignaient p[lu]s assez exactement, j’y ai fait interposer une feuille de cuivre mince, qui tient lieu de garni- ture, et [en] [cedant*] [ferme] parfaitement les issuës par lesquelles l’air pourrait s’echap- per, il me reste encore quelques parties du mecanisme à faire, et ensuite tout sera terminé ; mais il fait si chaud dans le local, que j’occupe par le voisinage de la forge, qu’il nest gueres 1. Hos successus alit, possunt quia posse videntur (v. 336n). 2. Ils sont capables parce qu’ils espéraient l’être. 3. Lettre inconnue. 4. V. 331n. 5. Lequel avait mis Babet enceinte (v. 246). 6. Déchirure. 7. Ibid. Nous empruntons ce mot à la publication de l’extrait donné par Lacan. 8. Deux ou trois mots rayés, illisibles. 9. Jacques-Etienne-René. Né le 27 septembre 1792, il fut attaché à la maison du duc de Berry après 1815. 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie
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