Niépce correspondance et papiers
614 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS France ; combien je desire que cette interminable affaire ainsi que tu le dis fort bien, puisse enfin toucher à son issuë ! et que tous les enuis quelle t’a causés mon cher ami puissent ne point être en pure perte ; les frais seuls d’expedition pour le sceau du consul montent à une livre sterling, sans les frais de port de lettre qui montent à trois francs, lorsquil y a une enveloppe ; ainsi nous en avons deja payé pour plus de six louis* 1 , pour n’avoir encore rien de realisé ; mais j’espere comme toi mon cher ami que cette fois, on nous tiendra parole ; et que nous pourrons nous liberer, avec nos plus chers créanciers. Je serai bien reconnais- sant, des peines et des ennuis que va te causer ainsi qu’a ma chere sœur, cette seconde ope- ration ; mais qui est bien essentielle à nos interets. Combien je régrette de vous sentir seuls mes chers amis ; chargés d’une besogne aussi fastidieuse !, et combien je desirerais pouvoir la partager avec vous ! La mienne ainsi que tu l’auras appris par ma derniere lettre 2 , n’est point encore terminée ; par l’accident dont j’ai eu le plaisir, de te donner les details ; par surcroit de contretemps l’ouvrier qui travaillait à notre machine à quitté son maitre ; et tra- vaille à Londres, en sorte quil ne peut me donner que peu de tems ; si son ouvrage etait moins avancé, j’aurais recours à celui qui l’a remplacé ; mais // je doute quil soit aussi intel- ligent ; d’ailleurs le premier ayant executé seul tout louvrage du chaudronnier, et du fer- blantier il ma prié de lui donner la preference pour le terminer ; jespere qu’en deux jours de travail il en viendra à bout ; heureusement aujourdhui qui sera entierement employé à l’expedition de cette ratification ; il ne pouvait pas travailler pour nous. Il me tarde bien de pouvoir t’annoncer mon cher ami que cette machine est enfin achevée, et surtout qu’elle a réussi, nous sommes heureux l’un et l’autre d’être doués dune bonne dose de patience, et de perseverance ; car il faut convenir qu’elles sont mises à une bien forte épreuve. Mais il ne faut pas perdre courage, le diable n’est pas toujours à la porte d’un pauvre homme ; comme disent les bonnes gens. J’espere que nous serons enfin récompensés de tant de peines et de travaux fiat amen 3 . Je suis infiniment sensible, au tendres sentim ( ents ) de ton cher fils pour moi ; j’ai eu le plaisir dans ma precedente lettre, de l’assurer des miens, et de mon tendre attachement pour lui, et je les renouvelle dans celle ci de tout mon cœur. Je présume que toutes nos récoltes sont faites, et que celles des vins surtout, aura été bonne ; si la comète de cette année a eu sur eux la même influence que celle de 1811. ils seront d’une bonne qualité, et auront un bon prix ; mais l’argent est si rare que peutêtre on en offrira un très mediocre [ ? ] Mais la providence n’aura pas moins, opéré avec une grande bonté, en accordant, des récoltes abondantes cette année, et c’est une bien grande faveur ; au moins les fermiers n’ont pas à se plaindre ; et les malheureux [ont] ( auront ) moins à souffrir. Je termine à regret mon cher ami le plaisir si doux pour moi de m’entre- tenir avec toi ; j’espere avoir celui de men dedommager à ma prochaine reponse à cette lèttre 4 ; recois en attendant mes sinceres remercimens de toutes les peines que tu as prises dans une affaire aussi interessantes pour nous ainsi que [E.m.] la nouvelle assurance des tendres et inalterables sentimens que je tai voués ainsi qu’à ma chere sœur, j’embrasse mon cher neveu de tout mon cœur. Mes complimens à toutes les personnes dé notre connaissance, le bonjour à tous nos gens. Mes caresses à nos fideles gardiens. 1. Soit plus de 141,30 francs. 2. Celle du 22 octobre (v. 336). 3. Qu’il en soit ainsi. 4. Comprendre ma prochaine réponse à celle que tu feras à cette lettre. 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie
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