Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 617 de la voir enfin terminée, car la nouvelle difficulté, qu’on oppose ne regarde plus à cequ’il parait que le cautionnement des interets, et MM. Coste qui entendent bien les affaires, sau- ront bien sortir de ce nouveau dédale. Il eut peut être été plus heureux pour nous, d’avoir pour caution, des propriétaires plutot que des négociants ; mais il n’est pas facile de trou- ver dans ce siecle ci, beaucoup de gens de bonne volonté ; recois en attendant, mon cher ami, l’issuë de cette importante et difficile négociation de nouveaux remercimens de ma part, et mes vœux pour t’en voir debarassé et satisfait. Je te remercie également de tout mon cœur de l’envoi que tu as bien voulû m’adresser, au nom de ton cher fils ; cette nouvelle production me parait con[s]firmer l’idée avantageuse que sa premiere m’avait donné de son talent. J’ai solfié la musique, qui parait autant que j’en puis juger, parfaitement convenir au sujet ; en sorte que cette production fait honneur au pere et à l’enfant, comme dit T[i]rnant 1 et en consequence de mon tendre attachement pour l’un et l’autre elle m’a fait le plus sensible plaisir ; j’espere la presenter à M r Disy qui connait deja les paroles ; et je le prierai de l’executer sur sa harpe ; je suis persuadé quil applaudira à la musique ainsi qu’il l’a fait aux paroles. Je suis bien reconnaissant de la peine et du soin qu’a pris ton cher fils à faire cette copie pour moi ; elle est aussi nètte que si elle etait gra- vée ; et elle a bien plus de prix à mes yeux. Je te prie mon cher ami de lui temoigner toute ma satisfaction ainsi que mes sinceres remerciemens et lassurance de mon tendre attache- ment pour lui ; // je vois avec grand plaisir mon cher ami, que les occupations penibles dont tu as bien voulu te charger ; ne t’ont point faire perdre de vuë, l’objet interéssant qui exige- rait une application non interrompuë ; et que tes dernieres recherches te donnent l’espoir d’un succès si justement attendu, et que je desire bien ardemment pour toi, comme la plus belle recompense de tes constants et ingenieux travaux. Les miens sont encore au croc* 2 , par le retard qu’a mis l’ouvrier à tenir la promèsse qu’il m’avait faite de venir dans la hui- taine [et] m’a fait demander très instamment de lui donner la preference 3 ; à la fin il ma écrit une belle lettre pour me faire ses excuses de ne pouvoir tenir à sa promesse, parceque le maitre chez lequel il travaille actuellement, n’a pas voulû lui permettre de quitter son atte- lier ; en sorte qu’apres avoir attendu huit ou dix jours j’ai été obligé d’employer l’ouvrier qui l’a remplacé ; et heureusement il se trouve aussi en état que le premier, de faire l’ouvrage qui restait à terminer et qui etait assez difficile, il s’en est bien tiré et la reparation qui res- tait à faire 4 a été terminée samedi dernier ; il me reste actuellement a remonter une grande partie du mecanisme de la machine que j’avais été obligé de démonter ; et da ajouter quelques pieces, qui doivent communiquer le mouvement au nouveau soufflet 5 , qui est [ter- miné] achevé, jespere que cette operation sera terminée dans la semaine et que je pourrai enfin faire l’experience, qui nous tient si longtems en suspend ; mais jespere que cette machine qui parait simple au premier appercù et qui cependant exige beaucoup de details n’a reculé que pour mieux sauter et quelle pourra donner la demonstration, d’un probleme qui n’est pas très facile à resoudre et qui est aussi intéressant pour nous. J’ai le plaisir de t’annoncer mon cher ami, comme un dedommagement, à la lenteur de nos travaux ; que j’es- pere d’apres la theorie et le calcul, avoir // trouvé la solution de celui qui nous a occupés 1. Ternant. 2. Et non au froc, comme l’a transcrit Louis Gallas, qui en a même fait l’un des chapeaux de son article du 21 septembre 1933. 3. V. 337. 4. V. 336. 5. V. 331. 339 1815 1824 1 8
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