Niépce correspondance et papiers

62 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS Frémis, tyran, frémis ; vois les saints étendarts Qui de la liberté font resplendir l’image ; Frémis, tyran, frémis ; vois, pour lui rendre hommage, Tant de peuples émus voler de toutes parts. Vois au pied de ces murs l’autel de la patrie, De l’union chérie Consacrer le serment ; Vois ce fer menaçant Prêt, si tu nous trahis, à t’arracher la vie. Non, non, je ne crains plus pour notre liberté. Sous un sceptre de fer ma tête obéissante N’attendra plus en paix une mort flétrissante ; Je me ris des fureurs d’un despote irrité. Et vous, ne tremblez plus, épouses fortunées ; Non, des mains effrénées Arrachant vos époux, De vos nœuds les plus doux, Ne viendront plus troubler les saintes destinées. Accourez, accourez à des plaisirs nouveaux. Des fleurs de la Patrie, il faut orner vos têtes ; Introduites par elle, à ces touchantes fêtes, Que vos époux armés donnent sous ses drapeaux, Venez ; et de l’amour goûtez les tendres charmes ; Arrosez de vos larmes Ces valeureux soldats ; Que, pressés dans vos bras Un instant à vos pieds ils déposent leurs armes. Et vous, de la patrie aimables nourrissons, De vos cœurs palpitans, offrez-lui les prémices, Et du civique amour connoissez les délices ; Nous étions moins heureux dans nos jeunes saisons. Apprenez à dompter la fougue criminelle, D’une horde rebelle Qui veut nous asservir : VIVRE LIBRE OU MOURIR 1 , Voilà votre devise, ô jeunesse immortelle ! 1. Devise qui, entourée d’une couronne de chêne, formait le cachet de la société des Jacobins. Sa présence dans cette ode, en majuscules, tend à indiquer que Jean-Gervais avait adhéré au Club (v. 51n). Il est à remar- quer que la célèbre liste de ses membres, dressée le 21 décembre 1790, mentionne un « Labene, rue Greneta n° 12 » et un « Labenne,hôtel du Parlement d’Angleterre,rue du Coq-Héron » (B.N.N 321 t.1 p.LVIII). 1761 1792 Du règne de Louis XV jusqu’à la chute de la monarchie

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