Niépce correspondance et papiers

622 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS [donc] 1 pour mieux dire la solution de ce grand problême en mécanique 2 . Combien il serait glorieux et utile pour nous, de l’obtenir, et cest ce dont je vais, ainsi que tu me le conseilles mon cher ami m’occuper essentiellement ; tout depend d’une principe que je crois avoir reconnu deja par [une] éxpérience, un peut trop superficielle il est vrai pour me dispenser d’un appareil plus éxact ; mais qui m’a donné le plus grand espoir du succès ; il me tarde de m’en rendre raison dune maniere plus exacte, et ensuite je travaillerais à coup sûr ; j’ai eu le plaisir d’annoncer cette bonne nouvelle à ton cher fils, qui m’a repondu les choses les plus tendres 3 , et beaucoup plus flatteuses que je ne le merite, mais qui m’ont causé la plus vive satisfaction, parcequelles sont une preuve de son estime et de son sincere attachement pour moi. Il m’a fait part de son projet et de lespoir quil a de reussir, daprès les excellentes recommandations qu’il a obtenues. Je te prie mon cher ami de me pardonner cette longue digression à la quelle je me suis laissé entrainer, malgré moi ; parceque mon intention // était de commencer par te felici- ter ainsi que ma chere sœur de ceque vous êtes enfin quittes, l’une et lautre, des ennuis, et des peines que cet emprunt 4 vous a causés ; je regarde cette operation comme la restau- ration de notre fortune ; et je partageais toutes vos sollicitudes vos craintes pour l’avenir ; heureusement Dieu soit loué nous sommes actuellement tranquilles. Il serait à desirer, que nous fussions entierement liberés envers MM. Coste 5 car l’exemple du perfide Dé[v] 6 nous laisserait toujours des craintes s’ils lui ressemblai[ent,] mais l’offre genereuse de M D[ur]a[n]d, ( me fait croire ) que tu pourrais, trouver en lui ou par ses moyens dequoi faire ( face ) à la demande imprévue que ces Messieurs 7 pourraient nous faire. Je ne puis mon cher ami qu’approuver, et comfirmer de mon entiere adhesion aux projets que tu as en vuë relativement [au renouvellement] 8 des baux de nos domaines, surtout sils sont sus- ceptibles d’augmentation . Je crois comme toi que le domaine de St Loup 9 rendrait davan- tage, sil etait amodié, parceque les fermiers actuels negligent la culture des terres, et quils finiraient par les appauvrir entièrent, par le defaut d’engrais ◊ ainsi je suis très fort de ton avis, qu’il est plus avantageux de les affermer en numeraire 10 , dailleurs cette géstion vous causait à l’un et à l’autre beaucoup d’embarras et de surveillance, dont je regrette que vous ayez été chargés aussi longtems mes chers amis, et dont je vous prie de recevoir toute ma reconnaissance ainsi que pour toutes les peines que va vous causer cette besogne ◊ je m’en rapporte entierement à votre discretion et à votre prudence ; tout mon regret est de ne pouvoir l’alleger en la partageant avec vous. A l’égard de Bonnot 11 ; je me rappelle que je lui promis dans le tems, un diminuti[on] du prix de ses prés ; mais je me puis me souve- nir de combien. Je crois que tu peux mon cher ami l’en tenir quitte ; d’après la rigueur des tems ◊ je desire beaucoup savoir ou en sont tes interessants travaux, que je regrette de voir si souvent interrompus ; jespere que tu pourras les reprendre et que les uns et les 1. Illisible. Ou selon Gallas, et selon Harmant. 2. En 1822, Claude parlera de « 25.000 sterling » (v. 365). 3. Lettres inconnues. 4. L’emprunt réalisé auprès de MM. Durand et Desvignes, le 20 octobre. 5. Nous ignorons tout de cette dette. 6. Desvignes. 7. Les Coste, en exigeant soudainement le remboursement de leur capital. 8. Ratures et déchirure.Transcription empruntée à Louis Gallas. 9. Autrement dit le domaine du Gras. 10. On l’a vu, nombre de lettres permettent de comprendre que ce n’était pas le cas chez les Niépce. 11. François Bonnot ? 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie

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