Niépce correspondance et papiers
626 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 343 Lettre (M.N.N.) 1 Hammersmith, 8 février 1820. Claude à Nicéphore. Hammersmith. le 8. fevrier 1820 Mon cher ami J’ai eu le plaisir de recvoir ( hier ) ta bonne lettre du 30 janvier et je m’empresse davoir celui d’y repondre aujourdhui ; j’y ai lu avec le plus vif interet la nouvelle decouverte que tu viens de faire ◊ si lexperience que tu te proposais de repeter, confirme l’heureux resultat que la pre- miere ta donné ; je la regarde comme toi la solution du problême qui toccupe ; et tu pourrais dire avoir surmonté la plus grande difficulté qui sopposait aux succès de ton ingenieux pro- cédé ; je le desire de tout mon cœur ; surtout dans lordre de choses ou tu te trouves mon cher ami, depuis si longtems d’après les difficultés et les chicanes qui semblent se renouveler sans cesse contre ta tranquilité, et tes interessantes recherches ; je desire bien que ce Mr Desvignes, se rende à la raison et qu’il accepte la proposition que tu lui as faite 2 . Mais ne serait-il pas possible de decouvrir la demeure ou lexistence de cette vielle usuriere, cause de tant dennuis et de tracasseries ◊ les personnes qui tont remis largent, mon cher ami quelle nous a prèté peuvent peut être connaitre quelques unes de ses relations, ou ceux qui ont pris pour elle l’inscription hipotécaire savent peut être ou elle est ? Il serait bien essentiel de mèttre quelque personne un peu intrigante a sa poursuite, au moins par ce moyen toutes les difficultés se trouveraient applanies. Peut etre aussi n’est elle qu’un prète nom, alors ceux qui sen sont servi gardant l’anonime cette cause de tracasserie durerait peut être encore long- tems, pour ton tourment ? Ce qui m’affligerait beaucoup 3 . J’avais eu le plaisir de recevoir la lettre que ton cher fils t’avait annoncée 4 , elle renfermait tous les interessants details relatifs aux bonnes connaissances et recommandations // que Mr. Poncet 5 lui a procurées, et l’espoir qu’il a d’après elles dobtenir la place qu’il sollicite. J’ai le plaisir de lui repondre par ce cou- rier 6 , et len feliciter en le remerciant de l’envo[ye] qu’il a bien voulû me faire dune nouvelle production poëtique, qu’il t’a communiquée mon cher ami et que j’ai luë avec beaucoup din- teret ◊ je lui en fait aujourdhui mon compliment, et lui témoigne le desire que jai de connaitre la musique qu’il m’a promise pour une autre courier. Il soccupe aussi beaucoup de la peïntu- re, en sorte qu’il met tous les beaux arts à contribution ◊ je l’engage de tout mon cœur à les cultiver et je suis persuadé que ce sera avec le plus grand fruit. Je desirerais bien pouvoir t’annoncer mon cher ami quelque chose de decisif sur l’expe- rience que je comptais faire ; mais deux causes s’y sont opposées jusqu’a present la premiere cest que jusqu’a la semaine derniere il a gélé encore presque toutes les nuits et que par conse- quent l’eau etant très froide et étant obligé de la transvaser dun reservoir dans l’autre et den recevoir dans cette manipulation une forte dose dans les manchettes. Cequi nest pas très comfortable, ainsi que disent les Anglais ; la seconde raison qui est plus peremptoire c’est que ne pouvant pas dans ce moment ci faire construire un bateau dépreuve ; il est a peu pres 1. Fouque n’en avait cité que quelques lignes (V.F. p. 104). Louis Gallas en a publié la plus grande partie (L.G.14 et L.G.13). 2. Ces « chicanes » surprendront moins lorsqu’on saura qui étaient MM.Durand et Desvignes,les deux prêteurs de Lyon. Jean-Claude Durand était juge au tribunal civil de Lyon; Louis Devignes avocat (A.D.R. 3 E 12192, n° 682). 3. En quoi cette usurière était-elle un obstacle à l’accord passé avec Desvignes ? Nous l’ignorons. 4. Lettre inconnue. 5. Le général, si c’est bien de lui dont il est question ici, allait avoir soixante-dix ans. 6. Document inconnu. 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie
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