Niépce correspondance et papiers

630 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 345 Lettre (M.N.N.) 1 Hammersmith, 17 mars 1820. Claude à Nicéphore. Hammersmith le 1[7]. mars 1820 Mon cher ami Recois mes tendres et empressés remercimens pour les details, des plus interessants, que renferme ta lettre du 6. [ainsi que][mars] 2 [et] des nouvelles assurances de ton tendre attachement ainsi que de celui de ma chere sœur, à la quelle je te prie d’exprimer toute ma reconnaissance, pour les choses obligeantes quelle veut bien m’adresser, il est bien naturel d’après les sentimens les plus sinceres et les plus affectueux qui nous unissent ; que tout cequi vous est cher me le soit aussi. J’ai eu effectivement le plaisir de recevoir une lettre de notre cher Isidore du 3 3 . mais il ne me donnait aucun detail sur le malheureux evènement qui a causé la douleur et la consternation de la France et de l’Europe entiere 4 ; parceque ainsi qu’il l’observait fort judicieusement il presumait que je devais en être instruit par les journaux et faisait comme toi mon cher ami les vœux, pour que le souverain arbitre des destins puisse; ameillorer notre sort et fermer à jamais l’abime qui voudrait tout engloutir. Je suis charmé d’apprendre qu’Antoine se fasse honneur dans son nouveau grade 5 et de ses heureuses dispositions ; je souhaite que Victor puisse avoir aussi de l’avancement ; et que ton cher fils obtienne aussi celui qu’on lui a fait esperer, j’aurais bien desiré pouvoir lui repondre par ce courier, mais je ne le pourrai pas avoir ce plaisir là parceque ; je suis trop occupé dans ce moment ci, et je te prie mon cher ami de lui dire de ma part que je differe- rai jusqu’a ce que je puisse avoir celui de lui annoncer quelque chose de nouveau relative- ment aux experiences que je me propose de faire ; incessamment ◊ mais parlons d’abord de celles qui toccupent mon cher ami et qui paraissent, te mener à grands pas au but si desi- ré et si difficile // de ta decouverte, qui est aussi belle quelle paraitra extraordinaire ◊ recois donc mon cher ami l’expression de toute la satisfaction que j’ai eprouvée en lisant et reli- sant les details interessants que tu veux bien me donner ; combien je desire que d’aussi belles esperances puissent se réaliser ! et que le procedé que tu te proposes dessayer avec le vernis obscur, [et] susceptible de céder au flu. l. à laide de l’h. ani 6 [(que dont] je me rap- pelle fort bien) 7 et que cependant l’impression pui[sse 8 ] être ensuite inalterable 9 ; il faut convenir qu’alors le problême serait resolu et de la maniere la plus peremptoire ; avec quel plaisir japprendrai un resultat aussi beau aussi satisfaisant pour toi mon cher ami et aussi 1. Fouque n’en avait cité que quelques lignes (V.F. p. 104). Louis Gallas l’a publiée plus largement (L.G.14). 2. Inconnue. 3. Ibid. 4. L’assassinat du duc de Berry, nous l’avons dit. 5. V. 344n. 6. Lire susceptible de céder au fluide lumineux à l’aide de l’huile animale. Fouque a transcrit « l’h. oui (sic) » (V.F. p. 105). S’il est vrai que sur le manuscrit, ani peut aisément se confondre avec oui , un simple rapprochement avec plusieurs documents postérieurs de Nicéphore ou bien d’Isidore aurait pu lui permettre d’identifier ici l’huile animale. 7. Plusieurs lettres de Claude portent des parenthèses qui donnent l’impression d’avoir été ajoutées. Fouque ne les a pas reproduites. 8. Peut-être put corrigé. 9. Les deux mots « vernis obscur » font bien évidemment penser au vernis au bitume de Judée. Quant à l’huile animale, ce pourrait être l’huile animale de Dippel.Toutefois il faut garder à l’esprit que Nicéphore écrira en 1829 qu’elle est alors d’un emploi nouveau pour lui en tant que dissolvant du bitume. Il se pourrait ici que 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie

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