Niépce correspondance et papiers
634 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS gé de le demonter entierement, afin de reconnaitre mieux d’ou proviennent les issues de l’air. C’est un contretems bien désagreable ; mais j’ai heureusement le plaisir de tannoncer, mon cher ami, que les autres parties du mecanisme que j’ai essayées avec l’eau, qui doit par son poids les faire mouvoir produiront bien leffet que j’en attendais 1 ; et je suis actuelle- ment bien // tranquille sur le reste du mecanisme ; il faut convenir que leau est un très bon moyen pour communiquer le mouvement ; il [s’en trouve] 2 assez d’eau dans le reser- voir superieur assez d’eau pour faire mouvoir le mecanisme sept ou huit fois ; ainsi cest tout cequil faut pour prevenir les repos dans le mecanisme, et par consequent dans l’effet de la machine. J’espere être plus heureux, après les reperations que je serai obligé de faire et je mettrai à profit les sages précautions que vous voulez bien mes chers amis me sugge- rer 3 . A legard de la seconde experience que javais eu le plaisir de vous annoncer ; elle a par- faitement réussi. Le petit appareil qui m’a servi, est fait pour representer une [pompe] 4 de 16. pouces, et a trois colonnes ; j’ai eu la satisfaction de voir leau selever d’un quatrieme reservoir à trois fois sa hauteur et l’eau en est sortie entierement et à pl[e]in tuyau par un petit coude placé à l’extremité de la colonne d’ascension ; j’espère mes chers amis que vous partagerés avec moi le plaisir que j’ai épouvé moi même en voyant l’experience constater le principe de ce nouveau moyen délever l’eau audessus de son niveau, elle m’a prouvé aussi que ce moyen peut egalement produir un excellent soufflet avec une chute d’eau peu considerable 5 . Cequi m’a surtout dedommagé du contretems que je viens deprouver, c’est que cette experience est d’un heureux augure pour la nouvelle machine 6 , qui j’espere nous donnera à tous beaucoup de satisfaction ; j’ai encore fait quelques éssais et de nouveaux calculs sur le second principe qui lui sert de base et j’ai toujours trouvé le même resultat, cependant je crois qu’il serait prudent avant que de commencer la nouvelle machine d’avoir un appareil plus solide et dans le cas de servir de demonstration, ainsi que je viens de l’obtenir pour le premier. Mais autant que je puis en juger ; cette nouvelle machine sera moins dispendieuse et moins difficile que le gros brutal 7 . Je finis faute d’espace mes chers amis, en vous embrassant mille fois et de tout mon cœur. [E.m.] PSc. Mes respects et complimens à toutes les personnes de notre connaissance, le bon jour à tous nos gens et bien des caresses aux fidelles gardiens. Que fait le garçon botanicien 8 dans notre ( jardin ? ) France A Monsieur 1. Effet régulateur du mouvement du moteur, en quoi consistait l’une des deux applications de l’organe hydraulique dont le gel empêchait l’essai depuis plus de trois mois. 2. Rature. 3. Précautions « dans l’emploi du combustible » sans doute ; Nicéphore et Agnès les renouvelaient régulière- ment. 4. Selon Louis Gallas. Une déchirure ampute aujourd’hui l’original. 5. Seconde application de l’organe hydraulique, ayant pour but de « lancer », autrement dit d’injecter, le com- bustible. 6. Celle destinée à constater le mouvement perpétuel. 7. Le pyréolophore. On l’a vu, Claude répétait régulièrement que la nouvelle machine devait être d’une exé- cution plus facile, voire simple. Isidore a indiqué que la machine « d’un énorme volume » construite dans les années 1811, sans aucun doute la fameuse « grande roue », était « d’une simplicité extrême » (v. S. 1). 8. Baptiste Fleurot. Sa présence au Gras plusieurs mois après sa « faute », prouve que Nicéphore avait accepté de lui « pardonner » (v. 332). 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie
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