Niépce correspondance et papiers
638 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS sortes de transactions ; cependant pour ceux de St Loup, à raison des echanges qui ont été faits, le terrier* pourrait mettre ces messieurs en defaut par [ce que] quelques uns des articles ne sont point indiqués bien exactement et il serait bon que le pere Lacroix 1 ou un autre de nos fermiers put leur donner à cet egard des eclaircissemens convenables 2 . Vous avez tres bien fait mes chers amis de prendre le parti de laisser prendre au jardinier son parti 3 ; je souhaite quil se trouve aussi bien chez lui que chez nous ; et je pense comme vous que le jardin ne sen trouvera pas plus mal. Je suis charmé que la fille de basse cour ait ren- contré un parti sortable, alors comme tu le dis fort bien mon cher ami la reforme proposée, se trouvera à peu près consommée et nos interets y gagneront sans doute beaucoup 4 . D’après l’avis que tu me donnes que ton cher fils est encore à Paris je profitte de ce cou- rier pour lui ecrire 5 ◊ j’aurais eu ce plaisir la beaucoup plutôt si j’eusse su que leur service etait de quatre mois ; je desire quil puisse obtenir le nouveau grade 6 que Mr. le duc de Mortemare 7 lui a fait esperer ◊ son sejour à Paris lui faciliterait, de suivre plus à son gré, les leçons de peinture qu’il a commencées et pour les quelles il a beaucoup de gout. Je pense qu’il aura terminé le joli paysage au quel il travaillait, il y a environ un mois ; il est heu- reux de pouvoir se livrer aux beaux arts, pour les quels il a sans doute de tres grandes dis- positions ; et je vous felicite mes chers amis ; et partage bien sincerement avec vous la vive ( satisfaction ) de trouver réuni en lui, tout cequi peut le rendre estimable et accompli. J’ai depuis ma derniere lèttre reparé lechec en question 8 , après un assez long travail il ne me reste plus qu’a remonter quelques pièces du mecanisme et je pourrai faire de nou- veau l’experience, Dieu // veuille quelle soit plus heureuse, que la derniere ! Mais je ne perds pas courage, et jespere comme toi mon cher ami, à force de travail et de perseveran- ce surmonter les difficultés que j’ai [...][...] 9 rencontrées, et l’on peut dire sans crainte de se tromper que cette machine est dune execution des plus difficiles. Le nouvel appareil 10 que dont jai eu le plaisir de te parler, est actuellement fini quandt à l’ouvrage du menui- sier, et celui du serrurier serait bien avancé s’il eut pu travailler la semaine derniere et les premiers jours de celle ci mais, il n’a pû commencer que mercredi et il a encore beaucoup d’ouvrage ; j’espere que to[ut sera] 11 bien executé et que je pourrai reconnaitre par lexpe- rience la demonstration du principe sur le quel je fonde l’espoir du succès. Je suis charmé 1. Peut-être distinct du « triste Lacroix » qui s’occupait de vin. 2. Nombre d’actes notariés prouvent que la limite des parcelles n’était que très approximativement définie. C’est ainsi, par exemple, qu’en 1828, Isidore et Eugénie achèteront le domaine de Lux « tel qu’il s’étend et comporte sans réserve, [...] sans garantie des contenues sus exprimées, dont le plus ou moins, à quelque quotité qu’il s’élève, sera au profit ou à la perte des Sieur et Dame acquéreurs » (v. 480). 3. Le parti de s’en aller. 4. Nous ne trouvons à ce propos sibyllin qu’une explication.On peut penser que le mariage de la fille de ferme était réputé fort improbable et que malicieusement,les Niépce attribuaient à cette question valeur d’oracle. Qu’elle eût trouvé un parti, leur paraissait être de bon augure quant à l’issue de la discussion sur le projet de remaniement de la loi électorale. De fait, les intérêts des Niépce devaient gagner beaucoup à cette fameuse loi du double vote , manifestation éclatante du mouvement de réaction qui, à la suite de l’assassinat du duc de Berry, mit fin à trois années de politique libérale. Cette loi devait être votée le 29 juin. 5. Lettre inconnue. 6. V. 359. 7. Mortemart. 8. La rupture d’une soudure du compresseur chargé de l’injection du combustible (v. 346). 9. Deux mots rayés, illisibles. 10. Appareil peu onéreux que Claude, se voulant « prudent », destinait à la vérification de sa théorie sur le mouvement perpétuel, avant de se lancer dans les frais de la « machine d’épreuve ». 11. Déchirure. Nous empruntons ces mots à la transcription de Louis Gallas. 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie
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