Niépce correspondance et papiers
644 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 350 Lettre (M.N.N.) 1 Hammersmith, 27 février 1821. Claude à Nicéphore. Hammersmith le 27. fevrier 1821. Mon cher ami Je m’empresse de repondre à ta très chere lèttre du 18. que j’ai eu le plaisir de recevoir hier soir, et je vais partir pour Londres dès que j’aurai eu celui de m’entretenir avec toi. Je vous felicite mes chers amis de vous être debarassés de vos rhumes et je suis charmé d’apprendre que vous êtes actuellement parfaitement rétablis ; combien je me felicite que ma lettre ait pu y contribuer ainsique tu as la bonté de me le dire et je ne saurais repondre aux éloges trop flat- teurs sans doute que vous voulez bien m’adresser mes chers amis, mais je les reçois avec la plus vive reconnaissance parceque ils sont lexpression du plus parfait attachement qui nous unit, et qui rend personnelles nos peines et nos plaisirs : aussi le succès que grâce à Dieu j’ai eu le bonheur d’obtenir, m’a causé plus de satisfaction en quelque sorte par rapport à vous mes chers amis, par lespoir de vous le voir partager avec moi et par la même raison j’apprehendais déchouer ; par la crainte que j’avais de vous avoir engagés dans une depense en pure perte mais bien contre mon intention ; il ne reste plus actuellement qu’a suivre lexecution de la machine, et ensuite prendre comme tu l’observes fort bien mon cher ami, les precautions necessaires pour ne pas laisser souffler notre // decouverte 2 ; je n’ai pas fait travailler l’ouvrier la semaine derniere parceque j’etais bien aise de faire de nouvelles experiences afin de recon- naitre mieux en les variant le resultat plus exactement ; et jai eu la plus vive satisfaction que leffet est tel et même plutôt dans le rapport de trois à un que de deux à un ainsi que javois eu le plaisir de te le mander 3 . Mais je remets à un autre cou[rier] un plus long detail sur cet objet ◊ l’essentiel comme tu le vois mon cher ami est de voir que la chose est demont[rée] par l’expe- rience ; comme il reste beaucoup à faire je desirerais que tu voulusses bien mon cher ami t’adresser à MM. Coste pour mouvrir un nouvel emprunt de 3 ou quatre mille francs 4 ; ce n’est pas que je croye que jaye besoin de cette somme pour faire la machine mais il vaut toujours mieux avoir un credit plus grand que trop restreint. D’ailleurs j’espère que la decouverte nous donnera les moyens d’acquitter cette emprunt comme les autres. Je me hâte de terminer ma lettre mon cher ami et de me rendre à Londres pour faire viser la procuration dont jai rempli la lacune, et l’ai signée 5 . Je m’en rappor ( te ) parfaite- ment mon cher ami a ta prudence et à tes soins pour veiller a nos interets ◊ tu as bien rai- son de faire intervenir mon cousin comme prèteur car cest uniquement pour l’obliger, que nous consentons à une pareille transaction 6 . Je finis en vous embrassant mes chers amis de tout mon cœur ainsi que mon cher neveu et en vous renouvelant l’assurance des sentimens les plus tendres et les plus affec- tueux. Mes respects et complimens à toutes les personnes de notre connaissance, le bon- jour à tous nos gens [...] 7 1. Louis Gallas en a publié un large extrait (L.G.14). 2. Le mouvement perpétuel. Cette lettre ne dit rien du pyréolophore. 3. Il s’agit du rapport géométrique que Claude évoquait dans la lettre du 7 juillet 1820 (v. 348) et qu’il espé- rait être égal à 2. 4. Claude avait épuisé le crédit ouvert en juin 1818 (v. 348) dans le courant du mois de juillet 1820. 5. V. 351. Nous le verrons, cette procuration servira à plusieurs reprises. 6. On le comprendra plus tard, il s’agissait d’Augustin-Laurent Niepce de Saint-Victor. 7. Illisible. 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie
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