Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 647 toutes les choses honnetes et encourageantes quelle contient tant de ta part que de celle de ma chere sœur et de mon cher neveu et cequi me les rend plus cheres encore cest comme tu veux bien me le dire elles sont dictées par l’amitié la plus pure et la plus sincere ; aussi est-ce bien ce sentiment la qui me fait desirer davantage le succès dans mes faibles tra- vaux ◊ il serait d’une bien moindre valeur pour moi si vous ne le partagiez pas avec moi. Je suis charmé mon cher ami que ma derniere lettre 1 ait pû confirmer la bonne opinion que tu as de mes recherches, il est certain qu’il est si aisé de se faire illusion dans celles dont je m’occupe que je concois mon cher ami que tu avois besoin d’apprendre que de nouvelles experiences n’avoient point rompu le charme mais qu’au contraire elles avoient demontré la verité du principe ; je regrette beaucoup dêtre privé du plaisir de te lexpliquer, (car il est très simple quoique conforme aux loix imprescriptibles de la mecanique) ; mais je crain- drais de compromettre le secret qu’il est essentiel pour nous de garder [...] 2 Ce que je puis te dire mon cher ami et ce dont le peu de tems que javais à mentretenir avec toi dans ma derniere // lèttre / 3 cest que de nouvelles experiences m’ont donné le même resultat, et c’est d’après cela que j’ai donné un plus grand developpem ( ent ) a lappareil, parceque non seulement il faut demontrer la rupture d’equilibre en faveur de la puissance sur le poids ; mais encore prouver que la force peut s’accroitre en raison geometri ( que ) du nombre des rapport qui composent cette machine ; ainsi, elle demontrait d’abord le rapport de un à deux j’y ajoute seulem ( ent ) deux termes et le rapport ou la puissance sera comme un est a 8huit ◊ par exemple la proportion etait ÷÷ 1 : 2. il sera avec quatre termes ÷÷ 1 : 2 : 4 : 8. et je crois que cela sera suffisant pour la démonstration ; j’ai fait une experience avec trois termes dont le premier etait 5. et le troisieme m’a donné 20. ce qui prouve la verite du prin- cipe. D’après le travail ou laugmentation dont je moccupe actuellement cinq livres enleve- ront quarante livres, et en parcourant le même espace que les cinq livres. Je desirerais bien pouvoir mentretenir plus en detail mon cher ami sur cet objet mais j’espere qu’il te suffira pour te tranquiliser sur le succès de cette machine qu’il est essentiel pour nous d’obtenir car la proprieté industrielle comme tu le dis fort bien viendra à propos / 4 de la propriété fonciere ◊ à l’egard de la proposition que tu me suggeres mon cher ami de tâcher de me défaire de notre eprouvette 5 et de nos brevets je crois que bien reflechi il vaut mieux attendre le resultat definitif de la nouvelle machine pour disposer de lautre parceque je crois que daprès la conviction quelle ne pourrait être utile à ceux qui en feraient l’acquisi- tion ce serait en quelque sorte les induire en erreur que de leur en faire la proposition et comme notre conduite jusquici ainsi que nos principes ont toujours / 6 avec tel ancien adage, quod honestum [s]it, id solum, bonum esse 7 , je crois que tu seras mon cher ami du même // avis que moi. Nous serons bien dedommagés des depenses que nous avons faites tant pour celle-ci que pour celle de Paris 8 , si nous avons le bonheur d’obtenir la recom- pense proposée par le gouvernement anglais 9 . La seule resource je crois, serait d’en faire cadeau au musée des arts [tans] à Paris qu’à Londres, car tu sais mon cher ami que la valeur 1. V. 350. 2. Mot rayé, illisible. 3. Manque m’a empêché. 4. Manque à bout. 5. Sans aucun doute le « petit modele qui était à Paris » (v. 341). 6. Manque été . 7. Littéralement : que cela soit honnête, cela seul est bon. 8. En l’occurrence « l’éprouvette » évoquée plus haut. 9. V. 341, 343. 352 1815 1824 1 8

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