Niépce correspondance et papiers
648 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS intrinseque du metal serait si peu de chose quelle vaudrait à peine le travail de les mettre en piece et ce serait reellement dommage 1 . Je me suis etendu peut etre trop ( au ) long mon cher ami sur un seul objet mais tu vou- dras bien m’excuser, par linteret que j’y prends ainsi que toi ; il me reste à te remercier des demarches que tu veux bien faire pour me faire passer de nouveaux subsides je les attends avec grand empressement ; afin de poursuivre mes travaux sans relâche ; j’ai encore pour une 15 aine mais je serais bien reconnaissant mon cher ami que tu voulusses bien faire en sorte de suivre ta bonne intention d’y mettre l[e] moins de retard possible ◊ j’espere que tu seras parvenu à réaliser l’emprunt en question 2 et que le notaire aura consulté nos inter- ets communs. Je desire bien que tu puisses être debarassé de tant de circonstances desa- greables qui te privent de te livrer à tes ingenieuses recherches qui souffrent comme toi de tant de contretemps. Je suis charmé d’apprendre que vous jouissez actuellement tous mes chers amis d’une bonne santé cequi m’interesse autant que vous, je desire bien que mon cher neveu puisse reussir dans la mission dont tu as bien voulu le charger pour moi ◊ je lui en ai ainsi qu’a toi bien de l’obligation, je termine ici ma lettre en vous embrassant tous mes chers amis aussi tendrement que je vous aime. Mes respects et complimens à toutes les personnes de notre connaissance et en parti- culier à M r notre pasteur 3 , pour l’interet genereux quil veut bien prendre à mes faibles travaux. Le bonjour à tous nos gens et mes caresses accoutumées aux braques 4 et [au] courants. France A Monsieur Monsieur Niepce Proprietaire Ruë de l’Oratoire A Chalon s. Saône France 1. Ces dernières lignes sont d’un intérêt capital qui a échappé aux historiens, notamment Fouque, Potonniée et Gallas. Elles prouvent que Claude avait purement et simplement abandonné le pyréolophore pour le mouvement perpétuel. 2. Il s’agit de toute évidence de celui qui sera réalisé le lendemain, 17 mars 1821, par-devant Maître Granjon, notaire à Chalon, « pour être employé à l’arrangement des affaires de Monsieur Niepce Saint-Victor, pro- priétaire demeurant à Saint-Cyr, leur cousin ». Comme l’a indiqué Maître Bonneviot (lointain successeur de Maître Granjon), lors de sa conférence du 21 novembre 1990 : « Maître Granjon entre en scène directement, pour la première fois, et ne la quittera plus jusqu’à la mort de Nicéphore ». Et Maître Bonneviot, accoutumé professionnellement à lire entre les lignes, de tirer cette intéressante conclusion : « Si on regarde les actes de Maître Granjon [...] on s’aperçoit que Niepce Saint-Victor, propriétaire et maire de Saint-Cyr près Sennecey-le-Grand, a souscrit un grand nombre d’emprunts hypothécaires dans cette étude et qu’à cette date, il est en train de vendre toutes ses propriétés sans exception pour rembourser. N’a-t-on pas obtenu pour plus de sûreté des créanciers, la caution des riches voisins [Claude et Nicéphore] ? C’est plus que vrai- semblable. C’est ainsi que ce nouvel emprunt des deux frères a donc été forcé non pas directement par Niepce Saint-Victor,mais par les créanciers de Niepce Saint-Victor pour qui ils [Claude et Nicéphore] avaient donné une signature sur un bout de papier, sans réfléchir à la portée de leur acte [...]. C’est plus que vrai- semblablement ce qui s’est passé » (MAU.B). A la mort de Nicéphore, douze ans plus tard, Augustin-Laurent Niepce de Saint-Victor n’aura toujours pas remboursé sa dette (v. 563). 3. Celui de Saint-Loup, l’abbé Progin ? 4. Pyrame et Ténor (v. 357). 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie
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