Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 67 53 Etat 1 Angers en 1790-1791. Etat du personnel du collège de l’Oratoire. Supérieur le R.P. François Claude Roy le P. Blin Mathématicien le C re . Benaben Philosophie le C re . Héron " le P. Plessis le P. Chamballu 3 e le C re . Bernard Niepce 2 4 e le C re . Lemonnier 5 e le C re . Morel 6 e le C re . Gravelot Préfets de pension les C res . Delacroix et Hardouin Suppléant des classes le C re . Mévohlon Dépensier le C re . Fessard 3 1. Reconstitué d’après François Uzureau (F.U.3 p. 521). 2. V. 41. 3. Nous empruntons au chanoine Uzureau (op. cit) cet aperçu de la situation, telle que la connurent Bernard Niépce et ses condisciples. Le 27 novembre 1790, l’Assemblée nationale avait voté le fameux décret sur le serment à la constitution civile du clergé, et il avait été sanctionné par le roi le 26 décembre suivant. « Les vicaires des évêques, les supérieurs et directeurs de séminaires, les vicaires des curés, les professeurs des séminaires et des collèges, et tous autres ecclésiastiques fonctionnaires publics, feront le serment de rem- plir leurs fonctions avec exactitude, d’être fidèles à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout leur pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le roi ». L’Université d’Angers décida qu’elle n’était pas concernée. Les 22 mars 1791, l’Assemblée constituante vota un nouveau décret, que le roi sanctionna le même jour. Il était ainsi conçu : « Nul agrégé, et, en général, nul individu ne sera appelé à exercer, et nul professeur ne pourra continuer aucune fonction ou remplir aucune place dans les établissements appartenant à l’Instruction publique dans tout le royaume, qu’auparavant il n’ait prêté le serment civique ; et s’il est ecclésiastique, le serment des fonctionnaires publics ecclésiastiques ». Il fallut un troisième décret de l’Assemblée constituante pour déterminer l’Université d’Angers à s’exécuter. Voici ce décret, voté le 15 avril 1791 et sanctionné deux jours après par le roi : « Toutes personnes chargées d’une fonction publique dans le département de l’Instruction, qui n’ont pas prêté le serment prescrit par les décrets des 26 décembre et 22 mars dernier, sont déchues de leurs fonctions ; et il doit être provisoirement pourvu, s’il est nécessaire, à leur remplacement par le directoire du département ». Le collège d’Anjou était, en 1791 composé de quatre prêtres et de dix frères. Des quatre prêtres, deux refusèrent le serment schis- matique (les Pères Roy et Blin), et deux le prêtèrent (les Pères Chamballu et Plessis). Tous les frères, à l’ex- ception d’un seul (le Frère Fessard), firent le serment. Ce serment eut lieu à trois reprises différentes : le 16 janvier 1791, les Pères Chamballu et Plessis jurèrent dans l’église de leur communauté, en même temps que les Frères Héron, Hardouin, Benaben, Morel, Gravelot et Mevohlon ; le 10 avril, les Frères Delacroix et Lemonnier firent à leur tour le serment aux Cordeliers ; enfin,le 24 avril 1791,le Frère Niepce jura également, dans la même église. Le terme frère, employé ici par Uzureau, ne doit pas prêter à confusion. Rappelons que Bernard n’était assimilé aux ecclésiastiques qu’en tant que clerc « chargé d’une fonction publique dans le département de l’Instruction ». Nombre d’entre eux furent acculés à prêter serment par nécessité, désireux de continuer à enseigner, souvent en poursuivant leurs études. On ne peut que constater que Bernard fut le dernier à s’exécuter. 51 1761 1792

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