Niépce correspondance et papiers
676 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 369 Rapport (A.N. F 7 6937 dossier 10152 ). Inédit Lyon, 6 mars 1823. Le préfet du Rhône au ministre de l’Intérieur. Préfecture du Rhône Lyon, le 6 mars 1823. Cabinet du Préfet Police N° 3562 Monseigneur, Le 26 fevrier dernier je fus informé par mon collegue de Saône et Loire que le 14 du même mois M r . Niepce, colonel de dragons en disponibilité demeurant à Sennecey le Grand, et le S r . Bertrand avoué à Chalons, avaient fait le voyage de Lyon dans la diligence des maitres de poste, que pendant la route ils n’avaient cessé de tenir des propos seditieux ; et qu’ils avaient du assister le 16 à la scene libérale de l’enterement du commerce. Le S r . Bertrand est designé par mon collegue, comme un dignitaire de la secte des car- bonnari, dont le voyage à Lyon devait avoir pour but d’y apporter ou d’y venir recevoir des instructions. Il ajoute que depuis quelques jours on remarque chez les liberaux de Chalons un redoublement d’activité, pour la propagation de leurs doctrines. Je pris aussitot les mesures convenables pour m’assurer si ces personnes se trouvaient encore dans cette ville, et receuillir les observations aux quelles leur conduite aurait donné lieu. J’ai l’honneur d’informer votre Excellence qu’il résulte des recherches qui ont été faites, que les S rs . Bertrand et Niepce sont arrivés dans cette ville le 14 fevrier // dernier par la diligence des maitres de poste avec les S rs . Charpy freres dont l’un est medecin et un S r . Cheminot 1 , que Bertrand, les deux freres Charpy et Niepce ont logé à l’hotel du Parc ; les trois derniers dans la même chambre, Cheminot n’y a pas paru. Charpy le medecin est parti pour Avignon le 16. Niépce et Bertrand sont repartis pour Chalons, le 1 er . le 17 et le second le 24. A l’hôtel du Parc on ne s’est apperçu d’aucunes menées ils n’ont point recus de visites ; mais ils étaient continuellement dehors. La coincidence de l’apparition dans cette ville, de ces individus avec les troubles qui y ont eu lieu le 16 et 17 fevrier, me parait devoir agraver les soupçons dont ils etaient l’ob- jet. Le départ de ces voyageurs sur divers points et à diverses époques est tres suspect et l’on pourrait en conclure qu’ils avaient une mission a remplir dans l’interêt de la faction. Je m’empresse de transmettre ces renseignements a Votre Excellence afin qu’elle puis- se ordonner a l’egard de ces individus telles mesures qu’elle jugera convenables. J’ai l’honneur d’être avec respect, Monseigneur, de Votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur; Le préfet du Rhône C. de Brosses 2 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie 1. L’avoué de Chalon ? Nous ne pouvons l’affirmer. Nous n’y avons pas trouvé d’autre Cheminot que lui à cette époque (v. 335n). 2. Le comte de Brosses.
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