Niépce correspondance et papiers

682 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS n’a pas éprouvé la moindre difficulté. Je l’ai fait pour 4 mois compris le mois d’avril, de sorte que l’échéance de nos éffets aura lieu le 31 juillet prochain. M.M. Coste m’ont beau- coup parlé de toi, mon cher ami, et avec tout l’intérêt qu’ils ne cessent de prendre à l’heu- reux résultat de tes travaux. J’avais eu soin, en leur écrivant, de leur donner la substance de ta lettre, pour leur faire connaître le motif de notre détermination actuelle, et justifier par là, autant qu’il dépend de nous, la confiance qu’ils nous acordent : j’ai reconnu comme je l’avais déjà remarqué, qu’ils étaient très-sensibles à cette déférence de notre part, et je crois que nous devons nous en féliciter. Nous ne regrettons pas moins que toi, mon cher ami, que tu manques encore d’informations sur la cause du retard qu’a éprouvé la lettre de crédit. L’éloignement des deux personnes qui pouvaient seules te les procurer, et qui te témoignent tant d’intérêt, est quelque chose de fâcheux pour nous sous ce rapport, surtout dans l’état d’incertitude où tu parais être sur l’époque de leur retour. Nous désirons bien, je te l’avoue, que cette époque ne soit pas éloignée, ou que tu puisses y suppléer en trou- vant le moyen de les prévenir de notre triste désappointement. Si le mal n’est pas sans remède, comme nous devons l’espérer, il serait toujours possible de réaliser l’envoi dont il s’agit : c’est-là le point essentiel, mon cher ami ; et à moins que // tes travaux ne soient ter- minés très-promptement, nous devons autant pour notre honneur que pour le maintien de nos intérêts qui pourraient être gravement compromis par la suite, t’engager à insister pour que la réalisation de l’offre ou de la promesse qui t’a été faite, ait lieu plus tôt que plus tard. Je sais que ta position délicate te prescrit beaucoup de prudence et de réserve ; mais aussi tu dois trouver le plus juste motif de confiance dans le tendre et bienveillant intérêt dont tu as déjà reçu tant de témoignages. Tes généreux protecteurs ne permettront pas sans doute que nous restions plus longtems dans l’inquiétude et l’embarras par suite de la non exécution d’une promesse aussi positive de leur part. Au reste, mon cher ami, tu sauras bien mieux que nous ceque tu croiras devoir faire pour atteindre un but si désirable. Nous sommes charmés et nous ne jugeons pas moins favorablement que toi de la nouvelle marque de bienveillance qu’on vient de t’accorder en te recommandant d’une manière toute particulière aux princes de la famille royale 1 . L’accueil qu’ils ont daigné faire à l’hom- mage de nos précédentes productions mécaniques 2 , est selon moi une circonstance des plus marquantes et des plus heureuses pour nous, puisqu’elle nous procurera l’avantage de donner à ces autres machines dont nous n’avions guère pu tirer parti, la destination la plus flatteuse que nous pussions espérer 3 . Tu as eu là, mon cher ami, une bien excellente idée, et nous t’en félicitons de tout notre cœur. Nous avons conservé dans leur intégrité notre petite machine hydraulique ainsi que notre grande machine de rotation 4 : elles pourront par conséquent, être mises à ta disposition quand tu le croiras nécessaire ; mais je présu- me que ce ne sera pas avant la présentation de ton principe moteur, ou pour mieux dire la réalisation de sa partie productive ; parceque l’envoi des deux premieres machines et de celle qui est à Paris 5 , nécessiterait à coup sûr des dépenses bien considérables. J’apprends 1815 1824 1 8 De la seconde Restauration jusqu’à la naissance de la photographie 1. Tout incite à penser que Claude s’était tout simplement fait illusion sur certains « personnages », préten- dument remplis « d’intérêt et de bienveillance » à son égard (v. 373). 2. La suite du texte indique précisément quelles étaient ces machines. 3. La flatteuse destination envisagée était un musée (v. 352). 4. La « petite machine hydraulique » était celle de 1809 (v. 224), la « grande machine de rotation » n’était autre que « la machine d’un énorme volume » évoquée par Isidore, dans laquelle Nicéphore et Claude « avaient pensé trouver une nouvelle force motrice, sans consommation », en 1811-1813 (v. S. 1). 5. Le pyréolophore que Claude avait laissé en 1817.

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