Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 693 heur personnel. Nous voyons que tu as sous ce dernier point de vue, les probabilités les plus rassurantes en ta faveur ; cequi nous fait grand plaisir et donne encore plus de // force à notre propre conviction 1 . Dans la crainte de commettre quelque indiscrétion, je n’ose pas te demander, mon cher ami, si nous avons dans le tems, soumis à des essais l’idée que nous eumes en commun. Nous avions bien cru trouver un principe moteur de même nature que celui qui t’occupe, dans la seconde machine hydraulique que nous avions commencée, mais que nous n’avons pas finie 2 ; de même que dans notre grande roue qui a éprouvé le même sort ; mais nous reconnumes que la première péchait essen- tiellement du côté de la théorie ; et le calcul ainsi que l’expérience nous mirent à même de juger que le résultat de la dernière ne serait guère, quant à la quantité de force dispo- nible, qu’un à peu près de l’équilibre. Comme je ne pense pas, mon cher ami, que tu te sois trouvé dans le cas de revenir sur le principe de ces deux machines ; cequi, je te l’avoue, me donnerait bien de l’inquiétude sur le succès que tu espères obtenir ; je ne puis me rapeller l’idée mutuelle qui sert de base au nouveau moteur dont tu fais l’application à ton appareil circulaire. Nous souhaitons tous bien ardemment que tu aies pu en monter toutes les pièces sans éprouver d’accrocs, et surtout, qu’une réussite complette et décisive confir- me de la manière la plus évidente la justesse de tes calculs ainsi que l’excellence de ta théorie. Quel plaisir, quelle joie nous causerait cette grande nouvelle ! Combien, mon cher ami, ne sommes-nous pas impatiens de la recevoir ! Jusque-là nous allons être da[ns une] 3 longue et bien pénible anxiété. Mais si malheureusement, tu t’étais trompé [sur] la natu- re du principe en question ; crois-mois, ne t’y arrête pas davantage, m[on] cher ami, et hâte-toi, je t’en prie, de terminer ton premier travail 4 ; car il devient chaque jour plus urgent pour nous de sortir de la position où nous sommes, et le plus tôt sera le meilleur. Je te soumets cette observation avec toute confiance, bien persuadé que tu partages entie- rement notre manière de voir à cet égard, et que ceci ne diminue en rien le juste espoir que tu as conçu, mon cher ami, et dont // nous osons tous nous flatter./. Le tems toujours mauvais m’ayant forcé de suspendre mes expériences, je suis privé bien malgré moi du plaisir de te donner de nouveaux détails à ce sujet ; mais la bise a repris depuis hier, et quoiqu’il fasse froid, si le beau tems continue, je ne manquerai pas de faire d’autres essais, et je m’empresserai de t’en communiquer le résultat dans ma prochaine lettre./. Adieu, mon cher ami ; reçois le tendre et respectueux hommage de ton cher neveu qui m’a bien prie de t’exprimer combien il a été sensible aux choses si obligeantes et si affectueuses que tu as eu la bonté de lui adresser 5 . Ma femme s’unit à moi d’esprit et de cœur, et nous t’em- brassons, mon cher ami, aussi tendrement que nous t’aimons. P.S. Reçois les complimens et respects accoutumés et mille caresses des fidèles gardiens./. .Angleterre. Monsieur, Monsieur Niépce ainé, chez Monsieur Piper-Barges-Builder, à 1. Chez Nicéphore, cette foi en la possibilité du mouvement perpétuel était peut-être moins absolue qu’on pourrait le penser (v. infra). 2. Probablement celle de 1809 (v. 219). 3. Déchirure. 4. Le pyréolophore. 5. Document inconnu. 377 1815 1824 1 8
RkJQdWJsaXNoZXIy NDY2MA==