Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 697 actif, j’ai beau l’encourager et lui faire remarquer sa lenteur et son peu d’exactitude, tout cela est à peu près sans éffet, et je ne sais qu’en penser, cependant j’espere qu’il n’est pas assez peu reconnaissant de ma conduite à son égard depuis le temps que je l’employe pour trahir ma confiance, ni mon secret, quoique sa manière d’agir, comme tu le remarques très bien mon cher ami, soit faite pour me le faire craindre ; malheureusement je suis forcé de le conserver, // parceque je trouverais difficilement à le remplacer, et que je le mettrais dans le cas de ceder aux offres, avantageuses, qu’on pourrait lui faire, puisque il serait alors moins retenu par la crainte de me nuire ; n’etant plus employé par moi ; ainsi je n’ai dautre parti à prendre que celui de le surveiller d’avantage ainsi que tu as la bonté mon cher ami de me le conseiller et d’attendre avec patience la fin de mes travaux ; c’est aussi / 1 que je vous engage mes chers amis, à faire vous mêmes, et je sens par ceque jeprouve de penible, combien vous en avez eue jusqu’a present ; le moment j’espère de son 2 triomphe contre tant de privations et d’inquietudes, n’est pas très eloigné ; encore quelq[ues] coups de bec et loiseau sortira de sa coque et ne tardera pas ensuite sil plait à Dieu à prendre son essort ; et jespere qu’il sera pour nous un oiseau d’heureux augure. Car cette premiere solution du fameux probleme etant connuë, la seconde maniere de le resoudre ne peut plus laisser de doute sur sa possibilité, et Dieu merci elle est dejà assez avancée pour ne pas nous faire attendre longtemps son achevement ; d’ailleurs le mouvement circulaire, qui parait en quelque sorte plus aisé à produire est cependant plus difficile, parcque le point d’appuy change à chaque instant — cequi n’a pas lieu dans le mouvement de va et vient. Je regret- te beaucoup mon cher ami d’être privé du plaisir si naturel et si agreable pour moi de te communiquer mes idees à cet egard, // mais la necessité m’en impose la dure privation ; parce que nous devons l’un et l’aut[...] 3 de confier à une lettre des pensées, qui reveleraient le secret de nos travaux ◊ ils nous ont coutés trop de privations de toute espece pour ne pas nous être infiniment chers. Surtout, d’après les glorieuses esperances qui nous ont été révélées, et la gloire du succès ! 4 J’espère cependant qu’à ta prochaine reponse mon cher ami, je serai peut être assez / 5 pour pouvoir t’annoncer lachevement de cet appareil quoique je sois forcé par les circons- tances à mettre toujours de la restriction à mes desirs à cet égard puisque l’ouvrier ne les partage pas, il parait au contraire content lorsqu’il apperçoit q[ue] le travail sera prolongé ; mais je le forcerai à la fin je l’espère [à] arriver au terme si longtemps désiré et si desirable pour nous. Je suis charmé d’apprendre mon cher ami que tu es entierement quitte de ta fluxion, et que vous êtes tous en bonne santé ; et que tu seras actuelement libre de reprendre tes inter- essants travaux. La belle saison qui s’approche ; sera aussi un nouveau motif d’encourage- ment, et te facilitera les moyens de te rendre juge des ameiliorations que tu as meditées pen- dant l’hiver, qui a surement été pour toi mon cher ami un temps de privations, mais que tu sauras mettre à profit desque le moment de les vérifier par l’experience sera arrivé. Combien je m’y interesse et combien je te souhaite tout le succès possible, car si lon eprouve de la satis- 1. Manque ce. 2. Celui de la patience. 3. L’un et l’autre éviter de. 4. Faut-il voir dans ces dernières lignes un signe de la maladie de Claude ? Ces « révélations » impressionne- ront vivement Nicéphore. Claude se dira malade « depuis cinq ou six ans » (v. 434, 454). 5. Manque heureux. 380 1815 1824 1 8

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