Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 701 obstacles que tu rencontres. Je t’avoue que je ne serais pas sans inquiétude à cet égard, si je n’avais une moins grande idée de la pénétration et de la sagacité dont tu as donné tant de preuves éclatantes. Peut être n’éprouverais-je point cette crainte-là si l’objet de tes recherches m’était connu comme à toi ; mais, dans l’ignorance absolue ou je suis sur ce point, mon cher ami ; tu sais que je dois naturellement me livrer à des conjectures vagues et pénibles jusqu’au moment si désiré // où le résultat de l’expérience aura dissipé tes propres appréhensions 1 . Personne à coup sûr, n’apprétie mieux que moi toute l’étendue de tes moyens, toutes les ressources de ton génie inventif ; cependant, si des difficultés tou- jours renaissantes devaient ajourner indéfiniment la réussite de ton appareil circulaire, et par là même notre libération, peut être te déterminerais-tu, mon cher ami, à suspendre ce travail momentanément, pour mettre la dernière main à ton mouvement de va-et-vient qui, moins compliqué, moins difficile que l’autre, t’offre plus de chances de succès. Cette réflexion que tu as pu faire comme moi, et même avant moi, m’est suggérée par notre inté- rêt commun ; ainsi je te la soumets avec confiance, bien persuadé, mon cher ami, que tu ne la prendras pas en mauvaise part. Puisse ta prochaine lettre nous apprendre qu’elle est heu- reusement sans objet ! Nous devons en bien augurer d’après l’espoir dont tu veux bien nous flatter./. Tu as vu par ma derniere lettre, mon cher ami, que je me proposais de faire imprimer à Dijon une pierre gravée d’après la lithographie dont j’ai eu le plaisir de te par- ler, et que M r . Carbillet 2 se chargerait de ma commission. Comme il avait lui-même 1. Conjectures d’autant plus pénibles que Nicéphore était lui-même doué d’un esprit clair et précis. En 1817, les circonstances l’avaient amené à faire une confession identique (v. 307). 2. « Jean-François Carbillet, né le 4 février 1766 à Auberive (Hte Marne). Commença ses études artistiques à Dijon, et grâce à une pension accordée par cette ville, put les achever à Paris. Il s’installa ensuite à Chalon- sur-Saône, y fonda une Ecole des Beaux-Arts et y mourut en 1828. Le musée de Dijon possède de lui un 382 1815 1824 Académie des sciences de Russie.

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