Niépce correspondance et papiers

732 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS imprévue, j’ai, grâce à Dieu, le plus grand espoir d’atteindre entièrement le but pour la gra- vure sur cuivre des points de vue ; application l[a plus] 1 importante, sans contredit, de la découverte qui m’occupe. J’aurai, mon cher ami, [dans] ma prochaine lettre, le plaisir de te faire part du résultat que j’aurai obtenu./. Ma femme veut que je lui laisse ici un peu d’es- pace pour t’adresser elle-même ses félicitations empressées, et t’exprimer tous ses senti- mens. Reçois, mon cher ami, l’assurance de ceux que je t’ai voués pour la vie, et mes embras- semens les plus affectueux. .Ma femme t’avait préparé son petit compliment, et il n’y avait plus qu’à le transcrire lorsque nous avons eu la visite de la famille Frachon. Mais ce qui est // différé ne sera pas perdu et elle aura le plaisir de se dédommager de cette privation dans ma prochaine répon- se. Tu sais d’ailleurs, mon cher ami, qu’elle et moi nous ne faisons qu’un ; ainsi tu dois pressentir tout ce que l’heureuse circonstance qui se présente, pouvait ajouter d’agréable et de flatteur pour toi, à l’expression de son tendre attachement. Elle me prie donc d’en être ici l’interprète, et de te témoigner en même tems tous ses regrets. Tes chers neveu et nièce ont voulu aussi te payer le tribut de leur admiration, en ajoutant une demi-feuille à ma lettre 2 . Je ne finirais plus si je te faisais part nominativement de tous les complimens et féli- citations qui te sont adressés. Reçois les respects et civilités accoutumés, et mille tendres caresses des fideles gardiens. Adieu ! [E.m. p.1] P.S. Nous avons éprouvé ici des chaleurs insuportables, accompagnées d’une sécheresse très préjudiciable aux biens de la terre. La campagne est grillée, la Saône plus basse qu’on ne l’avait vue depuis longtems, et beaucoup de sources sont déja // [E.m. p. 2] taries. Nous attendons de la pluie à tout moment, mais le ciel finit toujours par se découvrir, et il ne pleut pas... Que pense-tu, mon cher ami, de ces nouveaux canons à vapeur, inventés par M. Perkins, et dont on a fait tout récemment l’essai en // [E.m. p. 3] Angleterre ? Tu ne peux manquer d’en avoir entendu parler et d’en être beaucoup mieux informé que nous. Il paraît que ce sera une arme terrible, et qu’un de ces canons fera plus de ravage que dix pièces d’artillerie. Quant à moi, je me repentirais bien plus que je ne me féliciterais d’une pareille découverte./. .Angleterre. ://: Monsieur, Monsieur Niépce ainé, chez Monsieur Piper-Barges-Builder, à Hammersmith. .Hammersmith. 1824 1829 Des débuts de la photographie jusqu’à l’association avec Daguerre procédait à une dissolution progressive de l’image au bitume en plusieurs étapes entrecoupées chacune d’une opération de gravure à l’acide. La dissolution du bitume était interrompue dès qu’apparaissaient les premiers détails de l’image (les noirs de l’original), qui étaient immédiatement gravés à l’acide. Nicéphore poursuivait à nouveau la dissolution du bitume qui laissait apparaître les teintes moins sombres pour les graver et ainsi de suite pour les teintes de plus en plus claires. Il en résultait une plaque de métal dont l’image était d’autant plus gravée que les teintes étaient sombres. 1. Déchirure. Nous empruntons ces mots à la transcription russe. 2. Document inconnu.

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