Niépce correspondance et papiers
740 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS des besicles avec monture en argent et écaille 1 . 399 Lettre (I.M.P.F.) 2 Saint-Loup-de-Varennes, 26 mai 1826. Nicéphore à Isidore et Eugénie. .Au Gras, le 26 mai 1826. .Nous attendions avec bien de l’impatience de vos nouvelles, mes chers enfans, lorsque nous avons reçu hier soir, votre lettre du 21 mai courant 3 , jour de la trinité : mais il était trop tard pour que je pusse vous répondre par le courrier de ce matin ; ainsi ma réponse ne sera mise que demain à la poste, et ne partira que dimanche. Nous apprenons avec grande satis- faction, que votre voyage épisodique à Nice, a été aussi heureux qu’agréable. Les détails que vous nous donnez sur tout cequi s’y rattache, nous ont vivement intéressé 4 , quoique ma femme principalement, ait été très-affectée de la perte de sa cousine, la seule parente qu’el- le eut dans ce pays, et des autres personnes de sa connaissance dont vous nous parlez... C’est bien là le chiendent de la vie : c’est une de ses plus dures nécessités ; mais il faut la subir, et l’imposer à son tour le plus tard possible... Ma femme est extrêmement touchée et recon- naissante, mes chers enfans, de votre délicate attention dans une circonstance qui devait lui être pénible. Elle se réjouit d’avoir quelques fleurs de son pays : elles ne lui rapelleront du moins, que de doux souvenirs... En attendant, les deux jolis plants de cassis nous sont par- venus presque aussitôt que votre lettre ; la voiture des maitres de poste les a déposés ici hier, à son passage, dûment empaillés et bien conservés, et // ils ont été plantés de suite. Nous sommes charmés de l’accueil que vous avez reçu de la famille Martin ; cequi ne nous eton- ne pas, car elle nous a toujours fait beaucoup d’honnêtetés. Votre visite inopinée a dû lui causer quelque surprise, surtout à un des fils... Isidore sait bien ceque je veux dire 5 . Nous croyons que le pays de Nice vous eût paru plus agréable si vous n’aviez pas vu auparavant Marseille et ses environs 6 ; tant il est vrai que souvent la comparaison gâte tout. Il faut convenir aussi que cette derniere ville, est beaucoup plus grande, plus belle, et offre infini- ment plus de ressources ; et puis vous avez là, je ne dirai pas un marmouzet*, mais un ouzet qui va au devant de tout cequi peut vous faire plaisir : témoin l’énorme bloc de corail dont il vient de gratifier son compatriote. C’est véritablement quelque chose d’accablant, et il est assez difficile en éffet, de sortir de là dessous sans courte-honte* ou sans écorchure 7 . Mais nous parlerons de tout ça plus amplement à votre retour. 1824 1829 Des débuts de la photographie jusqu’à l’association avec Daguerre 1. De la main de Nicéphore. Lettre inconnue. 2. Publ. en 1922 (fac-sim.) in B.S.F.P. ; P.G.H.2 (p. 27). Charavay a conservé une fiche analytique de ce document qui jadis passa entre ses mains. 3. Inconnue. 4. Vingt-cinq ans s’étaient écoulés depuis leur retour de Nice (v. 159). 5. Nous voulons croire que l’explication de ce mystère permettrait d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherche et de mieux comprendre ce que fut la vie de Nicéphore à Nice. Nos velléités d’invesgation à par- tir de « Martin » furent instantanément découragées, du fait de la fréquence de ce patronyme. Il est vrai- semblable qu’il s’agissait de la famille à laquelle appartenait Francesca, la marraine d’Isidore (v. 129). 6. On ignore tout du passage de Nicéphore à Marseille. En juillet 1791, lorsque Claude s’y trouvait (v. 55), il ser- vait à Chalon dans la garde nationale (v. 57). 7. Il faut croire que dans leur visite du pays niçois, Isidore et Eugénie étaient flanqués d’un guide qui, loin de prévenir leurs désirs, ne leur avait attiré que des embêtements.
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