Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 745 402 Lettre (A.S.R.) 1 Saint-Loup-de-Varennes, 5 novembre 1826. Nicéphore à Claude. .Au Gras, le 5. 9 bre 1826. .Mon cher ami, .Après une longue attente qui commençait déjà à nous donner bien de l’inquiétude, nous avons eu le plaisir de recevoir ta chère et très-rassurante lettre du 23. 8 bre passé 2 . Cette fois mes occupations accoutumées ne me forceront pas d’ajourner aussi longtems ma réponse ; car depuis ma dernière, sauf un ou deux autres essais sur les points de vue, qui ont également bien rempli mon attente sous le rapport de l’effet général ; la pluie, le brouillard et le froid ne m’ont pas permis de poursuivre mes recherches. J’ai vainement tenté d’autres expériences de ce genre ; elles n’ont eu aucun succès, ceque je crois pouvoir attribuer à la moindre intensité du f. l. 3 et principalement à l’abaissement de temperature qui condensant l’humidité de l’air sur mes objectifs, les rend comme dépolis, et produit sur mes planches d’étain un éffet encore plus fâcheux. Comme la nature commence déjà à se dépouiller, et que la mauvaise saison semble précipiter son retour, je ne puis guère me flat- ter de faire de nouveaux essais sur les points de vue, et je vois qu’il faudra me borner à copier des gravures d’après mon procédé ordinaire, pour parvenir à une parfaite réussite, ou bien à l’aide du mégascope, si je puis m’en servir dans une chambre. J’aurai aussi à m’oc- cuper de quelques nouvelles applications de mes procédés d’optique ; ainsi, tu vois, mon cher ami, que mon tems pourra être utilement employé. Celui qui s’est écoulé depuis la reprise de mes travaux, n’a pas été perdu, grâce à Dieu. Pour cequi concerne la copie sur étain, des gravures, j’ai obtenu ✕ 4 un trait plus net, plus profond et plus correct : j’ai même pu, ainsi que j’ai déjà eu le plaisir de te le dire, me procurer quelques épreuves qui, bien que défectueuses du côté de l’impression, l’emportent de beaucoup quant à la force du ton, sur tout ceque j’avais fait jusqu’ici 5 ; de sorte qu’il me reste maintenant, mon cher ami, autant que je puis le croire, peu de chose à faire pour arriver enfin à un résultat décisif. Je dois à celui que m’ont fourni mes recherches sur [les points][...] l’optique, un avantage marqué pour la copie des points de vue. J’en ai gravé deux 6 faiblement il est vrai, mais d’une manière assez sensible pour juger quel serait l’éffet si le métal était // creusé assez profondément ; mais ce genre de gravure imitant l’acqua tinta* dont j’ignore les procédés, présente des difficultés 7 , et exigera de ma part bien des tâtonnemens à moins que je ne me procure un ouvrage sur cette matiere. Tel est en peu de mots, mon cher ami, le résumé de mon travail encore bien moins avancé que je ne le désirerais, et bien au dessous à coup sûr, des éloges que tu as la bonté de m’adresser, et que je suis si loin de mériter./. Tu peux t’ap- plaudir avec raison d’avoir employé d’une maniere aussi satisfaisante, aussi avantageuse, 1. Publ. in U (doc. 37). 2. Inconnue. Il faut remonter à décembre 1825 pour trouver la précédente lettre connue de Claude (v. 396). 3. Fluide lumineux. 4. Par cette croix, Nicéphore renvoie à une note en marge des pages 1 et 2 (v. fin de lettre). 5. Parmi ces épreuves se trouvait le portrait du cardinal d’Amboise dont Nicéphore avait trouvé l’original dans un « volumineux paquet de gravures » que lui avait envoyé Curley (SOTH. p. 44 § 1 et 2). 6. Aucun de ces points de vue gravés n’est parvenu jusqu’à nous. 7. Nous l’avons déjà expliqué, la gravure des points de vue est rendue difficile du fait de l’imperméabilité du vernis au bitume à la solution d’acide, ce qui empêche de graver correctement les teintes. 402 1824 1829

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